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Trop de pesticides dans la vanille de Tahiti : le Pays annonce des contrôles renforcés

©CP/Radio1

Suite à quelques signalements et analyses, le Pays veut renforcer la réglementation pour mieux contrôler l’apport d’intrants chimiques dans la culture de la vanille de Tahiti. il veut également limiter les ventes de vanille mûre aux journées de vente officielles. Sur ces deux aspects, le rôle de l’Épic Vanille de Tahiti va se renforcer, explique sa directrice Laiza Vongey.

La semaine dernière, une rencontre entre le ministre de l’Agriculture Taivini Teai et les acteurs de la filière révélait des préoccupations sur l’utilisation excessive de pesticides. Le non-respect de la « limite maximale de résidus » autorisée par la réglementation peut nuire non seulement à la qualité de la vanille de Tahiti mais aussi à la pérennité de ce marché, craignent les producteurs. Pour mémoire, en 2021 la Polynésie a produit 39 tonnes de vanille mais n’en a exporté que 12 tonnes.

Les acteurs de la filière sont soumis à une réglementation générale sur les différentes étapes, production, préparation et commercialisation, rappelle Laiza Vongey, directrice de l’Épic Vanille de Tahiti.  Il y a deux ans, quelques signalements ont été faits par des acheteurs qui avaient procédé à leurs propres analyses et trouvé des résidus excessifs de pesticides. Des résultats ensuite confirmés par les services du Pays, tant sur des lots de vanille mûre que des lots de vanille préparée.

« Il y a eu une réforme par une loi de Pays de 2021, mise en application en 2022, dans laquelle nous avons renforcé le contrôle de la qualité, les exigences en matière de préparation et de commercialisation », rappelle Laisa Vongey, mais il faut à présent déterminer un cahier des charges en matière d’intrants chimiques.

« Des sanctions devraient être mises en place pour le non-respect des protocoles établis par l’Épic Vanille de Tahiti afin de garantir les productions », dit le gouvernement qui veut donc mettre en place « des analyses approfondies sur les pesticides aussi bien à la récolte qu’à la préparation des gousses, avant même qu’elles ne soient mises sur le marché. » Cette « épice de luxe à forte valeur ajoutée » doit pouvoir être certifiée comme issue d’une « culture raisonnée et contrôlée », poursuit le communiqué qui promet « un encadrement plus rigoureux auprès des producteurs » de la part de l’Épic Vanille de Tahiti.

Des ventes de vanille mûre plus encadrées aussi

L’autre aspect de la réforme de 2021 est que l’Épic « reprend la main sur l’organisation des journées de vente » de vanille mûre qui feront suite à la prochaine récolte, en avril. Laiza Vongey, veut aussi participer à la lutte contre les vols de vanille : elle veut à la fois vérifier minutieusement la provenance de la vanille mûre présentée à ces journées, et « ne plus autoriser les ventes en dehors de ces journées. »

Les producteurs ont l’obligation de déclarer leur production à l’établissement, à l’occasion de ces journées de vente des producteurs aux préparateurs, qui doivent être titulaires d’un brevet (80 nouveaux brevets ont été attribués des deux dernières années à l’issue de cessions de formation) et qui vont ensuite, grâce à un agrément délivré par le ministère, la transformer et la commercialiser notamment à l’export. « La demande mondiale ne faiblit pas, dit Laiza Vongey, par contre nous n’arrivons pas encore à répondre à cette demande. » L’appellation d’origine contrôlée, dont on parle depuis 2017 mais qui n’est toujours pas en place, serait pourtant très utile, puisque la vanille de Tahiti est aussi cultivée dans d’autres pays, notamment en Papouasie-Nouvelle Guinée, au Vietnam ou aux Comores.

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