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Visite d’Alain Christnacht : ambiance pesante à la présidence

Réunion sensible à la Présidence ©Natan Decarrière

Le Conseil d’orientation pour le suivi des conséquences des essais nucléaires (Coscen) présidé par le président du Pays s’est réuni à la présidence mardi après-midi, accueillant le président du Comité d’indemnisation des victimes des essais nucléaires en visite à Tahiti, Alain Christnacht. Les discussions se sont attardées jusqu’en début de soirée. L’association 193 représentée par Frère Maxime est sortie en début de réunion pour marquer son mécontentement envers le président du Civen. Un signe apparent d’une ambiance relativement pesante.

Le président du Civen, Alain Christnacht, est en Polynésie assisté de deux médecins pour une série de rencontres et de réunions relatives à l’indemnisation des victimes de maladies radio-induites suite aux essais nucléaires. L’ambiance dans la salle se fait pesante au fur et à mesure que les participants arrivent. Le gouvernement est présent autour de son président Édouard Fritch, entouré des parlementaires polynésiens. Sont présents également les associations Moruroa e tatou, Tamarii Moruroa et 193, les groupes Tahoeraa et Tavini, ainsi que les membres du DSCEN ( délégation polynésienne pour suivi des conséquences des essais nucléaires). L’association 193 représentée par Frère Maxime a quitté la réunion dès le début en signe de protestation contre les actions du président du Civen Alain Christnacht. Un point d’accord a néanmoins été relevé. Le président du Civen, comme les associations, ont fait le constat du nombre peu élevé de demandes d’indemnisation et ont pris acte de la nécessité de mieux informer la population. Des discussions ont eu lieu sur l’enseignement du fait nucléaire à l’école. Une enveloppe de 10 millions de Fcfp a été inscrite au budget 2020 pour la production de documents ressources et la formation des enseignants.

« Arnaque intellectuelle », dénonce l’association 193

Un communiqué de 193 dénonce les demandes d’indemnisation rejetées, plus fréquentes depuis février 2019. 193 estime que c’est une « arnaque intellectuelle » d’affirmer qu’il y a plus de dossiers polynésiens indemnisés. La plupart l’ont été avant la loi de finances du 28 février 2018 qui a depuis limité le nombre de dossiers indemnisés. L’association dénonce également le projet de Centre de mémoire financé par le Pays et non par l’État. De son côté, Alain Christnacht a rappelé que 311 demandes d’indemnisation ont été traitées par le Civen depuis 2010 contre seulement 11 demandes qui avaient connu une issue favorable entre 2012 et 2017. Depuis le 1er janvier 2018, 110 personnes ont fait l’objet d’une proposition d’indemnisation.

Le député Moetai Brotherson explique que les discussions ne sont pas bloquées, mais que le sujet délicat justifie la longueur des échanges. Il rappelle que le Civen fait qu’appliquer la loi Morin, et que c’est au niveau de l’exécutif qu’il faut viser pour faire avancer les choses.

Concernant la demande de remboursement à la CPS de 77 milliards, énoncée par le voeu du Cesec, Moetai Brotherson la soutient « à 3 000% ».

Les débats sont loin d’être apaisés, et le Civen doit encore rencontrer de nombreux acteurs locaux impliqués dans l’indemnisation des victimes du nucléaire. Les revendications restent nombreuses comme la révision de la loi Morin mais rien ne semble indiquer une évolution prochaine de la situation.

 

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