ACTUS LOCALESSANTÉ

Confinement le weekend, mais pas (encore) en semaine

Malgré les chiffres impressionnants de l’épidémie, le haut-commissaire Dominique Sorain n’a pas annoncé de confinement généralisé. Tahiti, MooreaRaiatea, et Taha’a seront tout de même confinées du vendredi soir au lundi matin. Les déplacements vers les autres îles seront soumis à un pass sanitaire dès ce week-end. 

Trois tours de vis en une semaine. Après l’annonce du couvre-feu, le 10 août, puis du confinement le dimanche, le 11, le haut-commissaire Dominique Sorain et le président Édouard Fritch ont encore une fois tenté d’adapter les restrictions sanitaires à la situation épidémique au fenua. Une situation qualifiée de « dégradée » et « difficile » par le haussaire, et de « hors de contrôle » par certains responsables dans le domaine sanitaire. Passant rapidement sur les derniers chiffres, tragiques, de l’épidémie, Dominique Sorain a commencé son intervention par un appel « aux indécis et aux sceptiques ». « En métropole comme au fenua plus de 90% des personnes qui sont hospitalisées en réanimation depuis le début de la vague du variant Delta n’étaient pas vaccinées » a-t-il pointé, précisant que sur les 76 décès à déplorer depuis le 30 juillet en Polynésie, seules deux personnes affichaient un schéma vaccinal complet « mais souffraient de très importantes comorbidités ». Le représentant de l’État retient aussi que les Marquises, archipel de loin le plus vacciné du fenua (80 % en moyenne), est aussi celui qui connait le moins de cas de Covid « lourds ».

« Chacun doit avoir une conscience aigüe de sa responsabilité », a dit Dominique Sorain, rappelant que la saturation généralisée des hôpitaux pesait sur les cas Covid, mais aussi sur toutes les autres formes de prises en charge hospitalières. En plus de la quinzaine d’infirmiers arrivés dimanche soir, et des 14 renforts attendus de Nouvelle-Calédonie – la convention devrait être signée dès demain – une nouvelle demande d’aide a été faite auprès de la réserve sanitaire nationale pour des infirmiers, « et pour la première fois, pour des médecins ».

Ni confinement total, ni fermeture des écoles

Beaucoup s’attendaient, en réponse à ces chiffres vertigineux, à l’annonce d’un confinement total de la population, à l’image de ce qui avait été fait en mars 2020. Mais le contexte sanitaire, juridique et surtout financier a beaucoup changé pour la Polynésie depuis. Ainsi le haut-commissaire s’est limité à annoncer, en plus des mesures déjà mises en place, un confinement élargi à tout le week-end à Tahiti, MooreaRaiatea Huahine et Taha’a. D’autres îles « où les taux de contamination sont importants » pourraient être concernées, dont Makemo et Fakarava. 

Le confinement général n’est toujours pas exclu, mais les deux responsables espèrent encore pouvoir l’éviter. « Ça serait un coup brutal pour le Pays », a répété Dominique Sorain qui ne considère pas la fermeture généralisée comme une mesure miracle : « Ce n’est pas le confinement qui va régler les problèmes que nous rencontrons aujourd’hui , c’est le respect des gestes barrières ». Les enjeux économiques entrent bien sûr en jeu dans cette décision : « Il ne faut pas précipiter le pays dans un crash économique » a pointé Édouard Fritch, rappelant que le premier confinement avait coûté « des milliards » au contribuable et au système de santé. D’autres, nombreux, défendent aussi une fermeture des établissements scolaires, qui ne serait d’ailleurs pas automatique en cas de confinement, sous le régime d’état d’urgence actuel. « Le choix a été de ne pas fermer les écoles, parce que cela pourrait être plus problématique » d’un point de vue sanitaire a argumenté le haut-commissaire. En cause, la non-surveillance des enfants et des jeunes, qui pourraient transmettre le Covid bien au-delà des cours de récréation.

Restrictions du trafic domestique dès ce week-end

Les deux responsables ont en revanche décidé d’accélérer le pas sur deux dispositifs. L’obligation vaccinale des soignants, professionnels aux contacts des personnes à risques et carnets rouges, d’une part. Et le dispositif de limitation des déplacements inter-archipel de l’autre. Ce pass sanitaire inter-îles, destiné à « protéger les archipels », vu les « moyens d’évasans restreints”, devrait entrer en œuvre dès vendredi. Les voyageurs de plus de 12 ans, locaux comme touristes, par avion comme par bateau, devront ainsi présenter une preuve de vaccination, au départ de Tahiti ou Moorea, pour embarquer vers d’autre archipel. À défaut, ils devront justifier sur l’honneur d’un motif impérieux (urgence familiale, professionnelle ou déplacement de santé), et présenter un test antigénique négatif de moins de 48 heures (ou un test PCR négatif de moins de 72 heures). Ces tests rapides pourront notamment être réalisés dans les pharmacies, tout juste autorisées à délivrer des attestations et leur coût (environ 1 100 francs l’unité) restera à la charge des voyageurs.

Les trajets entre Tahiti et Moorea ne sont pas concernés – même si l’extension du pass aux navettes n’est « pas exclu » par le haussariat » – et les trajets entre les îles autres que Tahiti et Moorea sont libres mais fortement déconseillés par le Pays. Les contrôles, à l’aéroport notamment, devraient être assurés principalement par les opérateurs. Une convention doit ainsi être signée avec Air Tahiti pour prendre en charge les frais liés à ce pass.

Article précedent

Aurélien PLANCHAIS-GODEFROY sélectionné, en tant qu’arbitre FIFA pour la Coupe du Monde !

Article suivant

Parents d’élèves et enseignants dénoncent des mesures trop timides

2 Commentaires

  1. Hei
    18 août 2021 à 12h03 — Répondre

    « La solution gratuite et durable » comme le dit , le Haut Commissaire,  » c’est la vaccination ». Politiques, médecins … ne cessent de le marteler .
    Pourtant trop de personnes refusent le vaccin, pour des raisons qui leur sont propres, fake news qu’ils lisent sur la toile .La réalité est que ceux qui sont hospitalisés, en service réa, ceux qui meurent c’est triste à dire sont non vaccinés . On nous le dit, le répète aux journaux télévisés .
    Choisir le vaccin, c’est faire le choix de «La Vie», c’est faire le choix de profiter des personnes qu’on aime . Nous n’avons qu’une Vie et elle est précieuse.
    Se faire vacciner c’est primordial de le dire c’est montrer sa solidarité vis à vis du personnel soignant, son respect car tous travaillent sans relâche pour tenter de sauver la vie de personnes en détresse. On ne peut que les remercier pour leur dévouement , remercier aussi tous ceux qui ne sont ni médecins, ni infirmiers mais qui contribuent à leur niveau à la bonne marche de l’hôpital.

  2. Hei
    19 août 2021 à 6h16 — Répondre

    J’ai omis de parler du personnel travaillant dans les structures hospitalières périphériques, du personnel mobilisé dans les vaccinodromes toute personne bénévole venant en aide aux médecins, réserve sanitaire de Calédonie, Métropole, toute personne impliquée de près ou de loin dans cette crise terrible, soyons solidaires, soutenons les et pour cela il faut vraiment qu’il y ait une réelle prise de conscience de la population non vaccinée de le faire à tout prix. Plus on sera vacciné, plus on atteindra l’immunité collective, alors foncez, pensez à nos soignants, pensez aux votres, aux autres. L’heure est grave que dire de plus.

Laisser un commentaire

PARTAGER

Confinement le weekend, mais pas (encore) en semaine