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Cour criminelle : 12 ans de réclusion pour le compagnon possessif et violent

Samuel avait séquestré sa compagne dans le fare familial qu’il avait cadenassé. Il l’avait relâchée après plus d’une heure trente de négociation avec les forces de l’ordre. La victime avait ensuite dénoncé d’autres faits, notamment des menaces de mort avec arme blanche, une tentative de noyade mais aussi deux viols. Les anciennes compagnes de l’accusé ont complété le portrait d’un homme sadique qui a été condamné à 12 ans de prison ferme.

La vie à deux ne réussit pas à tout le monde. C’est en tout cas ce que l’on peut retenir de ce premier procès jugé ce mardi par la cour criminelle de Papeete. Les faits ont été dévoilés à l’occasion d’une intervention des policiers municipaux de la commune de Paea sur un différend conjugal mettant en cause un couple connu des forces de l’ordre pour des disputes régulières sur fond d’alcool. Appelés en renfort, les gendarmes trouvent sur place une victime traumatisée et un mis en cause « particulièrement énervé » qui la garde enfermée dans le fare familial. Pourquoi ? Parce qu’il ne voulait pas qu’elle se rende au travail après lui avoir reproché d’anciennes infidélités. C’est un proche, au courant des violences habituelles subies par la victime, qui avait prévenu les mutoi, après avoir surpris l’homme menaçant de poignarder sa compagne avec un couteau de cuisine. Au lendemain de l’incident, la jeune femme déposait plainte et dénonçait d’autres faits. Il est question d’un épisode à la plage où il avait tenté de la noyer en maintenant sa tête sous l’eau, mais aussi de rapports sexuels non consentis.

Il « perd la tête » quand il est en couple

Plusieurs témoins ont été audiencés, notamment d’ex compagnes encore traumatisées par le calvaire que leur a fait subir Samuel. L’une d’elles, âgée de 14 ans à l’époque des faits, a expliqué qu’il lui avait lancé à la gorge le fer d’un harpon. Un incident qui avait plongé la jeune fille dans un coma de trois jours, lui faisant perdre la mémoire. L’autre, encore mariée à l’accusé, a eu un enfant avec lui. Elle a expliqué nerveusement qu’il lui avait planté une barre à mine dans le vagin. La mère, mais aussi les sœurs de Samuel, ont été entendues. Tous les témoignages le décrivent comme un homme « avec un bon fond » mais extrêmement possessif et jaloux, qui « perd la tête » quand il est en couple. Me Chouini, avocate de l’accusé, a d’ailleurs insisté sur les « aspects positifs » de son client et sur le fait qu’une longue incarcération n’aurait pas forcément de sens. « Ce qui est important, c’est qu’il y ait un travail psychologique avec lui pour qu’il puisse comprendre le mal qu’il fait et qu’éventuellement, il comprenne que se mettre en couple avec la problématique psychologique qu’il a, ce n’est pas forcément une bonne idée ».

Jacques Louvier, l’avocat général,  a parlé d’un homme dangereux pour les femmes et mis en avant les risques de récidive importants. Il a requis 12 ans de prison assortis d’un suivi socio-judiciaire pendant 5 ans. Les cinq magistrats composant cette cour criminelle ont tranché et ont suivi ses réquisitions.

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