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Décès de Coco Hotahota : de l’émotion et de l’espoir

©Wallis Gleize

Ce dimanche après-midi, des personnalités, des proches et des élèves de Coco Hotahota se sont rassemblés à To’ata, pour répéter l’hommage public qui lui sera rendu lundi soir.

La disparition de Coco Hotahota, décédé dimanche à l’âge de 79 ans, a suscité l’émotion de ceux qui n’ont pas oublié qu’il a été et ce qu’il a apporté à la danse. « Coco aurait voulu que nous restions nous mêmes, que nous restions attachés à la danse traditionnelle et à ses valeurs » explique avec émotion Cathy Puchon, qui a repris les rênes du groupe Temaeva depuis quelques années. Selon Cathy Puchon, Coco Hotahota a insisté pour que sa troupe conserve « cette authenticité singulière à jamais (…) il aimait par dessus tout sa culture, notre culture et l’humanité ». Malgré la maladie, Coco Hotahota avait exprimé son désir de participer aux préparatifs du Heiva 2020.

Victoria, une de ses anciennes élèves, a bien connu celui qui a fondé le groupe Temaeva en 1962, le groupe le plus titré et à la plus grande longévité du fenua. Pour l’ancienne danseuse, Coco Hotahota était le symbole de la culture polynésienne.

« Coco Hotahota était un mentor »

Présent lors de l’hommage place To’ata, Heremoana Maamaatuaiahutapu a d’emblée indiqué de pas venir en tant que ministre de la Culture mais bien en tant qu’ancien danseur de Coco Hotahota. « Le Maître », comme on avait l’habitude de le nommer, était en quelque sorte un symbole du réveil culturel en Polynésie. Son attachement à la Polynésie et à la danse l’ont animé toute sa vie, et il a voulu transmettre non seulement son savoir mais aussi son amour du pays aux autres générations, explique le ministre.

Si le maître de la danse s’en est allé, l’ensemble de son oeuvre demeurera éternelle, ajoute Heremoana Maamaatuaiahutapu.

©Wallis Gleize

Coco HotaHota, le précurseur

Au-delà de son rôle de chef de groupe, Coco Hotahota apparaissait comme un visionnaire pour beaucoup. « Dans ses chants, il y avait des messages, des choses sensées (…). Quand il nous a fait danser avec des boites de conserve, c’était déjà pour nous prévenir que nous allions crouler sous les déchets », raconte le ministre.

Le chant et la danse étaient des moyens pour Coco Hotahota de parler de son pays à la population, « il le faisait à sa manière même si cela n’a pas été fait comme il aurait souhaité » regrette Heremoana Maamaatuaiahutapu. « On veut remercier Coco et tout faire pour porter tes messages », conclut-il.

Le président du Pays et le gouvernement ont diffusé un message de condoléances, saluant « un artiste authentique qui laisse une trace inoubliable dans le monde de la danse »  :

Parmi les premières réactions qui nous sont parvenues, celle du député européen Stéphane Bijoux, ancien rédacteur-en-chef de RFO et directeur des rédactions à France Ô :

« Parfois les mots ne suffisent pas pour dire la vérité des choses. Dire que la disparition à Tahiti de Coco Hotahota est une immense perte est loin de la réalité.
Grand maître de la danse et de la culture tahitienne, son talent a nourri l’excellence de son formidable génie artistique et le courage de sa franchise légendaire.
Je me souviens de nos échanges et des interviews mémorables. Il revendiquait la nécessité de s’ancrer dans nos racines pour pouvoir mieux construire le présent et enchanter le futur.
Dans le grand livre du patrimoine culturel de tous les Outre-mer, son héritage est un trésor et son message s’écrit en lettres d’or. »

Lundi 9 mars à 18 heures le corps Coco Hotahota sera exposé à To’ata, qui sera ouvert à tous pour permettre à la population de se recueillir. Une prière oecuménique sera suivie d’une cérémonie d’hommage jusqu’à 21h30.

 

 

 

 

 

 

 

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