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Donald Trump consulte tous azimuts, même ses ex-adversaires

Bedminster (Etats-Unis) (AFP) – Donald Trump a reporté à dimanche toute nouvelle annonce sur sa future équipe gouvernementale le prochain président multipliant les rencontres au sein de la société civile et des personnalités républicaines, notamment son ex-contempteur Mitt Romney, candidat à la Maison Blanche en 2012.

« Nous rencontrons des talents phénoménaux. Des gens qui rendront à l’Amérique sa grandeur, comme je le dis souvent », a déclaré samedi Donald Trump aux journalistes à l’extérieur du pavillon de son luxueux club de golf à Bedminster, dans le New Jersey, où il a enchaîné les rendez-vous toute la journée de samedi à Bedminster.

Annoncera-t-il de nouveaux membres de son cabinet dimanche? « Vous aurez des choses demain », a dit le successeur de Barack Obama.

Le visiteur le plus attendu de samedi était Mitt Romney, qui était sorti de sa relative retraite politique en mars dernier pour dénoncer le langage et les idées de Donald Trump, que l’establishment du parti républicain tentait alors de stopper par tous les moyens.

Les deux hommes n’ont pas confirmé si Mitt Romney était envisagé pour le poste de chef de la diplomatie, ou s’il s’agissait uniquement d’une visite de courtoisie visant à panser les plaies au sein du camp républicain.

« Nous avons eu une grande conversation sur les divers théâtres mondiaux où les Etats-Unis ont des intérêts significatifs », a déclaré Mitt Romney à l’issue d’une rencontre d’une heure et 25 minutes.

Donald Trump l’avait chaleureusement accueilli sur le perron, et il l’a raccompagné, lui serrant longuement la main devant la presse.

« Nous avons discuté de ces domaines et échangé nos points de vue sur ces sujets, une discussion très complète et en profondeur dans le temps qui nous était imparti. J’apprécie l’opportunité de parler avec le président élu, et j’attends avec impatience la prochaine administration », a ajouté Mitt Romney.

« Cela s’est très bien passé », a lancé de loin Donald Trump.

– Trump sur Twitter –

Avant de venir pour le week-end à Bedminster, à 90 minutes de route des manifestations autour de la Trump Tower de New York, le magnat de l’immobilier a nommé vendredi trois membres de son équipe (Justice, CIA et conseiller à la sécurité nationale).

Il lui reste encore une quinzaine de hauts postes à remplir dans son cabinet gouvernemental, notamment au département d’Etat et à la Défense.

Parmi les autres personnalités reçues samedi figuraient le général à la retraite James Mattis, candidat potentiel au Pentagone, Michelle Rhee, ancienne chef controversée des écoles de Washington, ou encore le patron du groupe de restauration rapide CKE Restaurants, Andrew Puzder.

Depuis son élection le 8 novembre, M. Trump également reçu des dizaines de recrues potentielles à la Trump Tower de New York, notamment des élus du Congrès, de nombreux hommes d’affaires et entrepreneurs, et l’actuel directeur du service d’espionnage National Security Agency (NSA), l’amiral Mike Rogers.

Donald Trump a distillé quelques paroles au fil de la journée sur le « talent » des candidats qu’il rencontrait. Sur Twitter, son média de choix, il est revenu à plusieurs reprises sur un incident concernant son vice-président, Mike Pence.

Celui-ci est allé voir la comédie musicale à succès « Hamilton » vendredi à Broadway, à New York, et a été hué par certains spectateurs à son arrivée dans la salle.

Et en fin de représentation, l’acteur principal a lu une déclaration à l’adresse du spectateur de marque, invitant la prochaine administration à « travailler au nom de tous, de nous tous » –un moment devenu viral sur les réseaux sociaux.

Donald Trump a demandé samedi matin des excuses aux acteurs de « Hamilton », qualifiant leur attitude de « grossière ».

– Romney diplomate ? –

L’ancien maire de New York Rudy Giuliani, fervent soutien de Donald Trump, est un autre candidat possible au poste de secrétaire d’Etat.

Mais le recrutement de Mitt Romney, 69 ans, candidat malheureux du parti républicain à la Maison Blanche en 2012, représenterait une formidable prise et pourrait rassurer nombre d’alliés des Etats-Unis, bien qu’il n’ait pas d’expérience diplomatique formelle.

En mars dernier, cet ancien homme d’affaires avait qualifié Donald Trump de « charlatan » et d' »imposteur ». « Ses promesses ne valent pas mieux qu’un diplôme de l’université Trump. Il prend les Américains pour des pigeons », avait-il lancé.

Outre leurs différences de style, les deux républicains ont des opinions divergentes, notamment sur la Russie. Alors que Donald Trump multiplie les paroles de conciliation à l’adresse du président russe Vladimir Poutine, Mitt Romney avait estimé en 2012 que Moscou était l’ennemi géopolitique numéro un des Etats-Unis.

Le président américain élu Donald Trump (G) et Mitt Romney après une réunion, le 19 novembre 2016 à Bedminster, (New Jersey). © AFP

© AFP Don EMMERT
Le président américain élu Donald Trump (G) et Mitt Romney après une réunion, le 19 novembre 2016 à Bedminster, (New Jersey)

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