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Il fête la fin de la Croix-Bleue… avec 17 obus et un litre de vodka

Stanley a signé la Croix-Bleue, il y a plus d’un an. Durant cette période de sevrage, il n’a pas bu une goutte d’alcool et a tenu bon. Mais alors que sa période d’abstinence est arrivée à son terme, pour fêter ça, il boit. Résultat, il se retrouve en garde à vue pour avoir insulté et menacé un mutoi et un gendarme. Il a été condamné à 4 mois de prison avec sursis et un TIG de 78 heures.

Stanley, 28 ans, a des problèmes avec l’alcool qui le pousse à faire n’importe quoi. Originaire de Rimatara, où il fait les 400 coups au désespoir de ses parents qui ne savent que faire de lui, il est recueilli par sa sœur à Tahiti. Celle-ci, au bout de quelques temps, en a assez de ses frasques alcoolisées et leurs parents, âgés et ayant bien besoin d’une paire de bras supplémentaires pour venir aider au fa’a’apu, décident de le faire revenir à Rimatara. Stanley regagne alors son île et signe à la Croix-Bleue. En novembre, alors que son engagement à la Croix-Bleue a pris fin, il croise la route de cousins qui font la fête et il décide de se joindre à eux pour célébrer la fin de son engagement. Et de quelle manière ! Il laissera derrière lui les cadavres de 17 obus de bière et d’une bouteille de vodka.

« Tous les week-ends il est saoul et il perturbe la vie du village »

La fête finie, il regagne le domicile de ses parents, et sur le chemin il passe devant la maison des voisins. Des voisins, dont le maître de maison est un mutoi et dont le chien aurait grignoté les mollets de Stanley, quelques temps auparavant. Ivre, Stanley ne peut s’empêcher d’hurler en passant devant. Des vociférations qui font sortir la femme du mutoi. Il l’insulte et menace de la frapper, quand son mari alerté sort à son tour. « Il s’est approché de moi pour me frapper et il m’a donné un coup de pied. Il m’a raté, mais je lui ai donné une baffe et il est parti en courant » explique le mutoi dans sa déposition, ajoutant, « tous les week-ends il est saoul et il perturbe la vie du village. »

Le mutoi rentre alors chez lui, enfile sa tenue de fonction et se rend chez les parents de Stanley. « Il a continué à m’insulter et j’ai décidé d’appeler les gendarmes. Un gendarme est venu et lui aussi s’est fait insulter. Il m’a dit qu’il allait demander à son beau-frère de venir me régler mon compte, et au gendarme, qu’il allait le retrouver et l’avoir. Il nous a traité d’eure. » Tous deux ont eu bien du mal à immobiliser Stanley et lui passer les menottes.

« Là ou d’autres seraient tombés dans le coma éthylique, lui il part en vrille »

À la barre, Stanley, petit gabarit, regrette. « J’ai rencontré des cousins et on a fait la fête du matin jusqu’au soir. J’étais saoul et je ne me rendais pas compte de ce que je disais. Mais je suis prêt à resigner à la Croix-Bleue. »

Pour la procureure, Stanley c’est un peu « Dr Jekyll and Mr Hyde. Quand il boit c’est le grand n’importe quoi, il a bu et là ou d’autres seraient tombés dans le coma éthylique, lui il part en vrille. Il a un gros problème avec l’alcool. » Elle requiert à son encontre neuf mois de prison avec sursis avec obligations de soins et l’interdiction de fréquenter des débits de boissons.

Pour son avocat, Stanley est « un jeune homme qui a pris un engagement personnel et à la fin, il s’est accordé quelques jours de récréation. Le lendemain, il s’est excusé auprès du gendarme et du mutoi, il s’est rendu compte de ce qu’il avait fait. » S’il estime que neuf mois de sursis, « c’est disproportionné », un TIG « serait bien », mais, « ce qui serait mieux c’est qu’il resigne la Croix-Bleue. » Stanley acquiesce.

Après en avoir délibéré le tribunal a condamné Stanley à quatre mois de prison avec sursis avec un TIG de 78 heures. « Vous savez ce que c’est un TIG ? » « Euh, un travail où on n’est pas payé ? » « C’est cela. Vous êtes d’accord pour le faire ? » « Oui ».

 

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