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Il frappe sa femme enceinte de huit mois

Ce lundi le tribunal entendait en comparution immédiate un homme pour des violences sur sa femme enceinte de huit mois. Il a écopé d’une peine de dix mois de détention dont six avec sursis.

C’est l’histoire d’une femme enceinte de huit mois qui attend que son mari rentre du travail. Il est censé quitter à 14 heures, mais les heures passent et il ne rentre toujours pas. Elle essaie de le joindre plusieurs fois, silence sur toute la ligne. À la tombée de la nuit, elle joint sa belle-mère qui lui dit, « Il va revenir saoul, ne reste pas là. » Elle décide alors de se rendre chez une amie avec son fils de six ans. Mais avant de partir, elle déchire tous les vêtements de travail de son tane. « J’étais en colère, je ne savais pas où il était. » explique-t-elle à la barre.

Quelques heures après dans la nuit, l’homme à la carrure imposante regagne son domicile et, ne voyant ni sa femme ni son fils, sait où les trouver. Ce n’est pas la première fois qu’elle part chercher refuge chez son amie, quand des disputes éclatent. Et les disputes rythment leur quotidien depuis quelques temps. C’est éméché que l’homme va chercher sa femme, car il revient d’un pot organisé par la société qui l’emploie.

« Si tu touches à mon fils, je casse ta voiture. »

D’abord calmement, il demande à récupérer son fils pour le ramener. Ce que la femme refuse, vu l’état d’ébriété dans lequel il se trouve. Les choses s’enveniment car il tient absolument à prendre l’enfant avec lui. « Si tu touches à mon fils, je casse ta voiture. », « Vas-y » lui rétorque-t-il. Et elle y va. Elle se saisit d’une pierre et la jette avec force sur le véhicule acquis récemment. En retour il la gifle, elle le repousse et rejette une pierre sur la voiture. Il recommence, elle recommence. Au total, il la giflera trois fois et son véhicule y laissera un capot et un pare-brise.

Pas une journée sans prises de bec

On ne peut pas dire que ce couple a vécu des moments idyllique, à l’écoute des griefs que chacun porte à l’autre. Et selon l’homme de 31 ans, cela a empiré depuis qu’elle est enceinte. Pas une journée sans prises de bec. « Elle est jalouse » dira-t-il, «On a un lourd passif », rajoutera-t-elle.

Pour expliquer les coups, l’homme invoquera les traites de la voiture. « C’est la moitié de mon salaire qui part dans les remboursements. »

 « C’est important la voiture pour vous ? » lui demande le juge. « Non, mais mon salaire, oui. Je ne gagne déjà pas beaucoup. », répond l’homme d’une voix sourde. En outre, il assure qu’il a pris garde de ne lui asséner « que des gifles », la sachant enceinte.

« J’ai vu des photos à caractère pornographique »

Voyant son client mal parti, l’avocat de la défense demande alors à l’accusé de dire ce que sa femme lui a fait subir il y a quelques temps. Il raconte alors qu’un matin alors qu’il allait partir au travail, sa femme lui aurait donné des gifles, en présence de sa mère, et lancé un pichet d’eau en leur direction. Il s’en serait sorti avec des points de suture à la main, en voulant rattraper le pichet qui s’en allait droit sur sa mère.

C’est alors que la femme demande à prendre la parole. En pleurs elle intervient à la barre. « Il ne vous dit pas pourquoi je l’ai giflé. En fouillant dans son téléphone, j’ai vu des photos à caractère pornographique qu’il avait prises à mon insu et envoyé sur un site porno. J’ai lancé le pichet sur lui, mais pas sur sa mère ! »

« Nous ne sommes pas là pour faire le procès de madame. »

Pour la procureure, haussant le ton et s’en prenant à l’avocat de la défense : « Nous ne sommes pas là pour faire le procès de madame. N’essayez pas de renverser la situation, d’autant que ces faits n’ont pas fait l’objet d’une plainte.  Nous ne sommes pas là pour juger des problèmes d’un couple, mais pour rappeler les limites à ne pas dépasser. On ne frappe pas une femme, d’autant plus quand elle est enceinte ! Je réclame 10 mois de prison dont cinq avec sursis avec une mise à l’épreuve et un mandat de dépôt. »

Pour la défense, « dans cette affaire, il faut prendre en compte certains éléments. » Et de rappeler que « depuis quelques temps, l’ambiance n’est pas bonne, ils se disputent deux à trois fois par jour et elle a des accès de jalousie (…)» À ses cotés, assise à la barre, la femme est au bord des larmes, sur ses lèvres on lit qu’elle veut prendre la parole, ce à quoi l’assesseur lui fait signe que « non » de la tête. L’avocat pendant ce temps poursuit, « concernant la peine je m’en remets au tribunal, toutefois j’aimerais qu’il n’y ait pas de mandat de dépôt à l’encontre de mon client. »

Après en avoir délibéré, le tribunal l’a condamné à 10 mois de prison dont six de sursis avec une mise à l’épreuve, assortie d’une interdiction de paraître au domicile de sa femme pendant deux ans, Ainsi qu’un mandat de dépôt.

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