Le procès de l’ex compagnon jaloux qui a mortellement poignardé le nouvel ami de sa vahine s’est ouvert jeudi devant la cour d’assises de Papeete, donnant principalement la parole aux premiers témoins de la scène.

C’est le procès de la fin tragique d’un ménage à trois qui s’est ouvert jeudi matin devant la cour d’assises de Papeete. Prosper Vaerea, marin-pêcheur de 32 ans, est jugé pour avoir tué le nouveau compagnon de son ex et pour avoir tenté de la tuer ensuite.

Après s’être séparés en 2016, l’accusé et son ex, parents de deux enfants, avaient continué à se fréquenter alors même que celle-ci avait démarré une nouvelle romance avec un autre jeune homme. Les deux hommes, au courant de la situation, supportaient difficilement le ménage à trois. Le soir du 22 octobre 2017, après avoir essayé de joindre à plusieurs reprises la jeune femme, Prosper s’était rendu à son nouveau domicile. Une dispute avait alors éclaté entre le trio, les deux hommes finissant par demander à « leur » compagne de faire un choix. C’est quand celle-ci a affirmé sa volonté d’en finir avec l’accusé que le drame s’était produit. Il avait poignardé au cœur le nouvel amant avec un couteau de 23,5 cm avant de trainer la jeune femme par les cheveux. Après lui avoir frappé sa tête contre le sol, il l’avait étranglée en la menaçant du couteau. Finalement, elle n’avait dû son salut qu’à l’arrivée de deux voisins qui avaient maîtrisé l’amant éconduit. Le nouveau compagnon était décédé avant d’être transporté à l’hôpital.

Les témoins certains qu’il voulait la tuer elle aussi

Durant l’enquête, les gendarmes avaient découvert que le couple vivait une relation tumultueuse depuis quelques années. L’accusé reprochant à sa compagne de dilapider l’argent du couple dans les jeux de hasard et de profiter de ses campagnes de pêche pour le tromper. Une attitude également relevée par le reste des proches du couple. Dans ses déclarations aux enquêteurs, Prosper avait expliqué s’être volontairement armé, « au cas où », avant de se rendre au domicile de son ex compagne. S’il a contesté le fait d’avoir voulu tuer le nouvel amant, il a reconnu  sa volonté de faire souffrir la jeune femme.

Au premier jour d’audience jeudi, les premiers témoins de la scène, tous voisins, sont passés à la barre et tous ont estimé que si l’accusé n’avait pas été arrêté il aurait aussi tué son ex compagne.

« Parfois je l’attends encore, » dit la mère de la victime

La journée s’est terminée sur le difficile récit de la mère du jeune homme assassiné.  Auxiliaire de vie, le jeune homme de 26 ans ambitionnait de devenir aide-soignant.  Interrogé sur la relation de son fils avec la jeune femme, la mère du défunt l’a qualifiée « d’amour de sa vie », tout en précisant que son fils « souffrait beaucoup » de la situation. « La perte d’un enfant c’est extrêmement atroce, j’ai l’habitude de dire que je suis KO debout…Parfois je l’attends encore… », a conclu la maman de la victime.

Le procès se poursuit vendredi avec l’audition de l’ex-compagne de l’accusé. Il encourt la réclusion à perpétuité.