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Le Salon du livre passe à table


La 22e édition du Salon du livre aura lieu du 17 au 22 novembre prochain à la Maison de la Culture. Pour ce premier opus post-Covid,  l’association des éditeurs de Tahiti et des îles a choisi comme thème central le ma’a. Le salon promet donc des débats sur la nourriture pour le corps mais aussi pour l’esprit avec pas moins d’une quinzaine d’auteurs invités, et une trentaine de nouveautés éditées localement. 

La table n’est pas encore dressée dans les jardins de la Maison de la culture, le menu devrait être détaillé dès la semaine prochaine, mais le Salon du Livre a déjà révélé le thème de sa 22e édition, prévue dans moins d’un mois : le ma’a. Un thème à la fois intemporel et d’actualité : parler d’alimentation c’est parler de la tradition et de l’internationalisation, parler des défis de l’autonomie et ceux de l’environnement et du climat, des richesses de la terre comme de la créativité des cuisiniers. Parler des goûts, plus simplement et parler des réalités et des inégalités sociales face à l’alimentation.

Bref, pour le président de l’association des éditeurs de Tahiti et des îles, Christian Robert, parler d’alimentation, c’est développer une « certaine vision du monde » et c’est, justement, une des missions du monde du livre. Pour dérouler ce repas littéraire, les organisateurs, toujours associés au Pays, au travers du ministère de la Culture et de l’Éducation, mais aussi de l’État et de sa mission aux affaires culturelles, se sont aussi rapprochés de la Direction de l’agriculture, ravie de pouvoir mettre en valeur, dans ce cadre d’habitude plutôt propice au papier, d’autres richesses végétales – et animale – du fenua. « À mon avis, ça va être un salon très riche, les gens vont y trouver à manger, c’est sûr, mais aussi une nourriture plus littéraire » sourit le représentant des éditeurs.

Pas question de se « regarder le pito »

À ce thème « osé », comme le dit Heremoana Maamaatuaiahutapu, qui connait bien le Salon du livre pour avoir aider à le lancer, voilà un peu plus de 20 ans, en tant que directeur de la Maison de la culture, s’ajoute « l’ADN », intact, de cet « évènement océanien ». Pas question donc, de se « regarder le pito » résume le ministre de la Culture : le salon du misera une fois plus sur l’échange et l’ouverture : en plus Le salon du livre met bien sûr en avant l’édition polynésienne, avec pas moins de 33 nouveautés présentés par les 9 éditeurs locaux cette année. Mais il se veut aussi un évènement océanien. Pas question donc, de se  » regarder le pito » comme le resume le ministre de la culture.

Parmi la quinzaine d’invités beaucoup sont des auteurs de la région, dont la poétesse ni-vanuatu Myriam Malao, qui est aussi cuisinière et présidente de l’association des femmes au marché de Port-Vila, les Calédoniens Louis-José Barbançon et Walles Kotra, qui viennent présenter le très actuel « À la recherche du nous » – , Frédéric Ohlen, autre grande plume du Caillou, les Néozélandais Witi Ihimaera et Becky Manawatu ou l’Hawaiienne Kristiana Kahakauwila, tous récemment traduits ou réédités au Vent des îles, ou encore la trop rare Célestine Hitiura Vaita, autrice de la trilogie à succès de l’Arbre à pain et qui n’était pas revenue dans son fenua natal depuis de longues années… On pourra aussi croiser, dans les allées du salon, la romancière Ingrid Astier, amoureuse et désormais habituée de la Polynésie et qui animera des ateliers d’écritures comme en anime, pour la NRF par exemple, à Paris ; le Papouan Russell Soaba, qui termine la première partie de sa résidence d’écriture océanienne aux Marquises ; les chercheurs Serge Tcherkezoff ou Barbara Glocewski, qui ont écrit sur le « troisième sexe » en Polynésie ou des luttes aborigènes en Australie… « Pendant deux ans, on a pas pu avoir d’invités, en tout cas d’invités océaniens, et donc on s’est un peu lâché », reprend Christian Robert qui veut voir un « appel d’air du Pacifique » dans cette 22e édition.

Le Covid a renforcé le livre

Et comme on ne change pas une recette qui plaît, cette 22e édition sera encore une fois très orientée vers la jeunesse, avec une programmation pédagogique concoctée et servie en partenariat avec la DGEE. laurent Cardon, illustrateur issu des Gobelins, l’autrice Annelise Heurtier ou encore Delphine Garcia, qui vivent, ont vécu ou connaissent déjà bien le fenua, interviendront ainsi, à l’occasion du salon, dans une soixantaine de classes de Tahiti, Moorea, ou Huahine. À la promotion du livre s’ajoute celui de l’écriture : cette année encore, l’association des éditeurs, associé pour l’occasion à l’équipe de préparation du Plan Climat de la Polynésie, ont lancé un concours de nouvelles sur la thématique « Ma’a, nourritures, en 2050… dans nos assiettes ». Une quinzaine de texte ont été sélectionnés parmi la centaine reçus. « On a été obligés de dire stop », s’enthousiasme Christian Robert pour qui ce succès est, entre autres, dû aux efforts de promotion de ces 20 dernières années. L’éditeur note au passage que le livre, sans « atteindre les mêmes chiffres » que d’autres commerces ou industries, « est un secteur qui se porte bien ». Et qui a même été renforcé par la crise Covid. « On est pas le seul, Netflix a sûrement profité de la crise, rigole-t-il. Mais le fait est que ça peut-être rajouter du temps de lecture ».

Le salon du livre 2022 ce sera donc à partir du 17 novembre  et jusqu’au 20 à la Maison de la culture en accès gratuit. Le programme des tables rondes, conférences, séances de dédicaces, ateliers, ateliers, animations et débats sera publié dans les jours à venir.

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