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Les futurs patrouilleurs de la Marine porteront les noms de militaires polynésiens

Les deux prochains patrouilleurs de la Marine nationale en Polynésie seront baptisés des noms de deux Polynésiens, Compagnons de la Libération : Teriieroo a teriierooiterai et Philippe Bernardino.

Commandés en 2019 pour une livraison échelonnée entre 2023 et 2025, les six futurs Patrouilleurs outre-mer (POM) de la Marine nationale, dont la construction a été lancée en octobre 2020, seront baptisés en hommage à six grands héros ultramarins de la France libre, Compagnons de la Libération. Les noms ont été choisis en fonction du port d’attache et  d’affectation de chaque unité, indique le ministères des Armées dans un communiqué diffusé la semaine dernière.

Deux patrouilleurs sont destinés à chacune des collectivités de Polynésie française, de Nouvelle-Calédonie et de La Réunion. Ceux destinés à la Polynésie française seront baptisés Teriieroo a Teriierooiterai et Philippe Bernardino. En Nouvelle- Calédonie, ils porteront les noms d’August Bénébig, natif de Nouméa, et de Jean Tranape. Ceux qui sont destinés à La Réunion seront baptisés Auguste Techer et Félix Éboué.

« Ces bâtiments innovants seront équipés d’un drone embarqué augmentant leurs capacités de surveillance. Ils bénéficieront d’une autonomie renforcée, d’un rayon d’action doublé et d’une propulsion hybride moins polluante. Les POM renouvelleront ainsi les moyens d’une Marine en pointe pour assurer ses missions de souveraineté et de protection des intérêts nationaux dans les espaces maritimes ultramarins de Nouvelle-Calédonie, de Polynésie française et de La Réunion, » précise le ministère.

Teriieroo a Teriierooiterai (1875-1952)

© Musée de l’Ordre de la Libération

Descendant des chefs coutumiers du district de Punaauia, il suit une instruction primaire chez les Frères de Ploërmel à Papeete. Facteur, puis instituteur, il est choisi en 1900 par le gouverneur Edouard Petit pour remplir les fonctions de chef du district de Papenoo. Il le restera jusqu’en 1934 puis est élu au suffrage universel pour assurer les mêmes fonctions. A partir de 1937, Teriieroo a Teriierooiterai siège à l’Assemblée des Délégations économiques et financières.

Il peut être considéré comme un des artisans du ralliement de l’Océanie française à la France libre en septembre 1940. Brillant orateur, extrêmement convaincant, il exerce une grande influence sur les Polynésiens. Ardent patriote, il apporte à la France libre l’appui de son autorité sur les districts de l’île pendant toute la durée de la guerre, permettant notamment l’enrôlement de nombreux volontaires tahitiens dans les Forces françaises libres. Le 28 mai 1943, le général de Gaulle lui décerne la Croix de la Libération. Il sera également fait Chevalier de la Légion d’honneur. En 1947, il démissionne de sa fonction de chef de district pour raison de santé. Il est inhumé à Papenoo.

 

 Philippe Bernardino (1915-1963)

© Musée de l’Ordre de la Libération

Philippe Bernardino opte pour la carrière militaire en 1936. Dès le ralliement de l’Océanie à la France Libre en septembre 1940, il s’engage comme volontaire au corps expéditionnaire du Pacifique en formation sous la responsabilité du commandant Broche. Il participe à toutes les campagnes du bataillon et d’abord la Libye en 1942 et notamment Bir-Hakeim. Promu sergent-chef, il eombat successivement à El Alamein, en Tripolitaine, en Tunisie, en Italie, et pendant la campagne de France jusqu’à la relève des Tahitiens en novembre 1944 dans les Vosges. Il est promu adjudant et reçoit sa deuxième citation.

Après la guerre, il effectue un séjour de trois ans à Tahiti puis, de 1949 à 1951, sert au 3e RIC à Versailles. De 1952 à 1954 il est en Indochine et, promu adjudant-chef, titulaire de quatre citations, il est affecté à Papeete avant de prendre sa retraite en septembre 1958. Philippe Bernardino est décédé à Papeete le 4 janvier 1963. Il a été inhumé au cimetière de l’Uranie à Papeete. Officier de la Légion d’honneur et titulaire, entre autres, de la Médaille militaire, de la Croix de Guerre et de la Médaille de la Résistance.

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1 Commentaire

  1. Jean-Christophe Teva SHIGETOMI
    26 mai 2021 à 6h28 — Répondre

    Je comprends pas pourquoi la Marine n’honore pas des marins tahitiens des forces françaises libres : vous aviez leur doyen Maxime Aubry et bien d’autres encore. Fallait -il seulement connaitre leurs épopées. Philippe Bernardino et Teriierooiterai ont déjà leurs rues. Interrogez les bonnes personnes la prochaine fois…

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