ACTUS LOCALESJUSTICE

Me Millet dénonce la « demande de passe-droit » d’Edouard Fritch pour Mario Banner

©CP/Radio1

Me Thibaud Millet, avocat des deux femmes officiers qui ont porté plainte contre Mario Banner, a réagi vivement au courrier en faveur du commissaire adressé par Édouard Fritch à Gérald Darmanin. L’avocat dénonce une « demande de passe-droit » de la part du président du Pays, et l’inaction du parquet de Papeete.

Après la révélation d’un courrier envoyé par le président du Pays au ministre de l’Intérieur, lui demandant de surseoir à une éventuelle mutation de Mario Banner, Me Thibaud Millet dénonce une demande de passe-droit dans une lettre envoyées aux rédactions : « Édouard Fritch sort complètement de son rôle de président pour prendre parti dans un dossier auquel il ne connaît manifestement rien ».

Me Millet veut remettre dans leur contexte les accusations de propos racistes qui ont été lancées par les soutiens de Mario Banner à l’encontre de la chef d’état-major adjointe, une métropolitaine mutée en 2020 : «  Cette odieuse accusation était tombée comme par hasard le jour de l’arrivée d’une inspection sur le management du commissaire Banner, alors que cette autre commandante venait à son tour de déposer plainte contre ledit commissaire et qu’elle était en arrêt-maladie depuis 5 mois. Pourquoi aurait-on attendu 5 mois pour dénoncer des propos racistes au commissariat… si ce n’est pour faire diversion le moment venu ? C’est un pur contre-feu allumé par le syndicat de police Alliance, que le président Fritch a décidé de relancer pour soutenir le commissaire Banner. »

Qui joue avec le racisme ? demande Thibault Millet

Me Millet critique également l’argument utilisé par Édouard Fritch lorsqu’il met en garde contre le danger de récupération politique aux relents racistes de l’affaire par le Tavini et l’Église protestante ma’ohi. « La crainte feinte de voir le Tavini s’emparer du sujet est complètement absurde : le Tavini s’en serait emparé il y a bien longtemps s’il avait l’intention de le faire. Croyez bien que M. Banner est déjà allé plaider sa cause auprès de toutes les personnalités politiques, et notamment du Tavini, et vous n’avez vu aucune prise de position en sa faveur. » Pour Thibaud Millet le courrier d’Édouard Fritch est « tout simplement irresponsable. Il ne faut pas jouer avec le racisme, c’est un phénomène sérieux qui doit être combattu avec force (…) »

Enfin, l’avocat s’impatiente, car aucune suite judiciaire n’a encore été donnée aux plaintes de ses clientes.« Bizarrement, en dépit des liens évidents existant entre le procureur et le directeur de la police, cette plainte n’a pas été dépaysée, le procureur Hervé Leroy choisissant de la garder entre ses mains et… de ne rien faire », écrit Me Millet. Rappelons que la première plainte, celle de la commandante de police polynésienne, chef d’état-major de la Direction territoriale de la police nationale, date du mois de novembre dernier. Faute de réaction, Me Millet a saisi le juge d’instruction, dit-il, et il espère obtenir le dépaysement de l’affaire.

 

 

 

Article précedent

Du MMA pro à To'ata le 5 mai

Article suivant

Tahiti Magic Show : une scène et trois magiciens en avril

Aucun Commentaire

Laisser un commentaire

PARTAGER

Me Millet dénonce la « demande de passe-droit » d’Edouard Fritch pour Mario Banner