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Tarifs Air Tahiti : la mission parlementaire demande une plus grande contribution de l’État

©CP/Radio1

Les tarifs d’Air Tahiti sur les 32 destinations de désenclavement ont baissé de 25,75%, depuis l’entrée en vigueur de la nouvelle délégation de service public. En revanche, la baisse des tarifs sur les destinations de libre concurrence n’ont pas encore produit leurs effets en raison de la crise sanitaire. Il reste encore beaucoup à faire pour améliorer l’efficacité des dessertes aériennes domestiques, dit la mission de l’assemblée qui a présenté son rapport ce jeudi. Parmi les préconisations, la participation de l’État au Fonds de continuité territoriale aérienne interinsulaire.

La mission d’information de l’assemblée de la Polynésie française sur les tarifs d’Air Tahiti a présenté ce jeudi un volumineux rapport de 270 pages (à lire ci-dessous), élaboré au cours des six derniers mois, avant et après la mise en place de la nouvelle délégation de service public dans laquelle la compagnie aérienne s’engageait à pratiquer des tarifs révisés à la baisse.

Les objectifs de la mission étaient de cerner l’opinion qu’ont les Polynésiens de la compagnie, d’analyser ses tarifs, d’examiner les différentes situations des archipels éloignés, et de mesurer le rôle d’Air Tahiti, ses charges et ses investissements. La mission, composée de Tepuaraurii Teritahii, Lana Tetuanui, Teumere Atger-Hoi et Romilda Tahiata, a examiné les quelques 320 réponses à une consultation publique en ligne, rencontré le directeur et les cadres de la compagnie, les autorités du Pays et de l’État et les représentants de 28 communes. Les quatre élues se sont aussi déplacées dans les archipels ; elles ont notamment embarqué sur des vols multi-destinations pour comprendre les conditions de confort, dont les usagers se plaignent, et les conditions de travail des équipages lors de ces longues journées.

Quant à la compagnie, elle a fourni à la mission nombre de documents, à l’exception de ceux, confidentiels car susceptibles de bénéficier à ses concurrents, sur le coût de revient de différentes rotations. Mais, assure Lana Tetuanui, « depuis qu’on a mis notre nez dans Air Tahiti, ils ont compris qu’ils ne peuvent plus raconter n’importe quoi. »

Les doléances des passagers

Les Polynésiens, disent les auteures du rapport, sont attachés à leur compagnie et conscients de certaines contraintes. Mais ils jugent aussi les tarifs trop élevés et trop fluctuants. Les tarifs Mahana, Fetii et bleus ne sont pratiquement plus disponibles sur les 32 destinations dont les prix sont fixés par le gouvernement. Beaucoup ne comprennent pas ne pas pouvoir embarquer alors que des sièges sont libres (c’est une question d’équilibre avec le fret embarqué), se plaignent de la limite de 10 kilos de bagages, particulièrement sur les destinations qui ne sont desservies qu’une fois par semaine, ou encore de rotations qui ne favorisent pas les liens dans un même archipel, voire entre communes associées. Certains se plaignent de la baisse du nombre de rotations sur certaines destinations de service public, ce qui fait dire à Tepuaraurii Teriitahi qu’« il y a des contrôles à effectuer » et que le schéma directeur des transports pourrait être révisé pour tenir compte de ces doléances.

Les résultats marquants

La contribution de continuité territoriale aérienne interinsulaire mise en place par le Pays et appliquée sur les billets d’avion a permis de financer une baisse des tarifs de 25,75% sur les billets de et vers les 32 destinations de désenclavement. Une baisse qui concerne 100 000 passagers potentiels par an, soit 10% du trafic passager annuel d’Air Tahiti.

Sur les destinations de libre concurrence, les tarifs n’ont pas encore vu de baisse drastique : dans les conditions particulières provoquées par la crise sanitaire, le Pays a autorisé à Air Tahiti de surseoir à la baisse de tarifs « afin de lui permettre de redresser sa situation financière actuelle ».

Les préconisations

13 recommandations sont faites par la mission, parmi lesquelles une meilleure communication sur la politique tarifaire d’Air Tahiti, la mise en place de vols spécifiquement fret ou mixtes fret-passagers, la priorisation des accompagnants dans le cadre d’une évacuations sanitaire, la baisse des tarifs de rapatriement des dépouilles mortelles, des mesures pour garantir d’une part un service à bord de qualité, et d’autre part les avantages sociaux des personnels dans les destinations de désenclavement, qui souvent ne travaillent que quelques heures par semaine.

Sur le plan financier, il faut trouver d’autres sources de financement pour le Fonds de la mission propose une réflexion sur la mise en place d’une taxe d’entrée sur le territoire applicable aux visiteurs, sur l’extension de la contribution de solidarité aux usagers du transport maritime, la diminution voire la suppression de la « taxe d’aéroport ».

L’État doit participer à la continuité territoriale intérieure

Mais surtout, c’est l’État qui devrait participer, disent les quatre élues, au titre de la loi Erom (égalité réelle en Outre-mer) de 2017 permet d’appliquer l’aide à la continuité territoriale à l’intérieur d’une même collectivité, en raison des difficultés particulières d’accès à une partie de son territoire. Une disposition qui n’est toujours pas appliquée au fenua, ce que rappelait déjà Nicole Sanquer et ses collègues ultramarins dans un rapport de la Délégation aux Outre-mer de l’Assemblée nationale datant de 2019.

Rapport de La Mission Dinfo…

 

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