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Victor C., xénophobe à la main leste

Victor C. à une phobie, celle des étrangers qui viennent en Polynésie. A contrario, il éprouve une attirance certaine envers leurs femmes. C’est ce qui l’a mené à la barre ce lundi. Considéré comme un récidiviste en puissance, il a été condamné à cinq ans de prison ferme pour agressions sexuelles.

 « J’veux pas d’avocat m’sieur le juge, je parle français non ! Je vous le dis en français. Tu comprends, hein ! » s’énerve à la barre le prévenu d’une voix de canard. 36 ans et affûté, il toise le juge du haut de ses 1,60m et remet ça. « J’veux pas d’avocat. Tu comprends, hein ! ». Le juge l’entend bien mais lui signifie tranquillement que sa déclaration, il doit la faire en présence d’un avocat. L’avocat de permanence assis dans la salle se lève aussi vif que l’éclair, visiblement soulagé à ne pas avoir à défendre ce « client » et se rapproche du prévenu qui réitère sa demande au juge.

L’entrée en matière pourrait prêter à sourire si les faits qui sont reprochés à Victor C. ne portaient pas sur des atteintes sexuelles. Des atteintes sexuelles sur une touriste allemande et sur une mineure de 15 ans à Moorea.

Alors que le juge entame le rappel des faits en commençant par l’agression sur la touriste, le prévenu le coupe, haussant le ton. « Je ne veux pas de touristes violeurs dans mon pays…. C’est fini ta France violeur assassin. Mon île est privée. » Le juge essaie de poursuivre la lecture des faits, mais il est encore coupé par l’individu qui n’a de cesse de répéter la même phrase. Excédé, le juge fini par demander aux gendarmes de le sortir de la salle. « Tu gardes ton Europe de violeurs » lui balance énervé Victor par-dessus son épaule entre deux gendarmes.

« Je voulais manger ses fesses ».

Le calme revenu, le juge poursuit plus sereinement le rappel des faits.  Le 4 février dernier, une touriste allemande se promène à pied quand elle sent qu’on lui passe la main aux fesses. Elle se retourne et l’envoie balader. Peu de temps après il revient pour s’excuser. Le lendemain, alors qu’elle se promène de nouveau, elle sent deux mains qui agrippent son short tentant de le baisser, « J’avais l’impression qu’il voulait me mordre les fesses » dit-elle aux gendarmes qui l’entendent. Ce que ne démentira pas l’accusé lors de sa garde à vue : « je voulais manger ses fesses ».

Petit détail qui permet aux gendarmes de faire le rapprochement avec une autre affaire du même acabit, le maniaque se déplace à vélo. Le même jour de la déposition de la touriste, une mineure en compagnie d’une amie s’est fait agresser pareillement. Alors que les jeunes filles étaient sur un parking, il était là roulant tranquillement à leur coté et tout en pédalant à leur hauteur, d’une main, il touchait les fesses à l’une d’entre elles.

Des adultes sont alors arrivés pour intervenir et il s’en est pris à eux. « C’est mon pays, aller violer d’autres filles en France.» Un témoin l’a alors pris en photo et il n’a pas cherché à se cacher. Interpellé, il reconnait les faits.

Victor C. à un casier bien chargé où des violences avec armes côtoient des agressions sexuelles, des stups et aussi des menaces de mort. Au total il a passé près de six ans en prison. Quatre murs dont il vient à peine de sortir, il y a un mois.

Une famille en or

À sa décharge, en se penchant sur son passé, on apprend qu’il est issu d’une famille où l’inceste et la maltraitance sont pratiques courantes. Un psy dit de lui qu’il a des troubles graves de la personnalité, qu’il ne discerne pas le bien du mal et qu’il a une carence éducative « sévère ». Pour l’expert, le risque de récidive est de 100%.

« Le quantum de la peine que je vais réclamer va être élevé. » prévient la procureure. « Vu ses antécédents et la violence qui se dégage de lui, la société doit se préserver de ce genre d’individu. » Elle réclame six ans de prison ferme et la révocation de son sursis et mise à l’épreuve qui lui ont permis de sortir de prison un peu plus tôt.

De retour après en avoir délibéré, le juge rappelle l’escorte dans le hall et Victor C. à la barre pour qu’il entende sa condamnation. « Après en avoir délibéré on vous condamne à cinq ans de prison ferme. On a considéré que dès que vous sortez de prison, les ennuis commencent pour vous, mais aussi et surtout pour les autres. » Alors que la salle s’attendait à un dernier coup d’éclat de l’accusé, celui-ci ne pipe mot et s’en va le regard vide entre deux gendarmes.

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