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Vols avec armes à feu : confirmation des peines requise contre la famille Tchen et Vatea Bossuet

Bien connue au tribunal pour des faits de violences et une participation à l’affaire de trafic d’ice de Mercedes Dubaquier, la famille Tchen, le père et ses trois fils Jérémie, Lemmy et Murphy ont comparu devant la cour d’appel pour une série de faits, où ils n’avaient pas hésité à faire usage d’armes à feu. L’avocat général a demandé à la cour d’alourdir les peines infligées en première instance.

Magnum et ice, jeux clandestins et coups de crosse, vol de voiture et coups de feu. Ces quelques mots résument les faits reprochés à la famille Tchen et symbolisent l’ultra-violence de ce père et ses trois enfants originaires du quartier Outumaoro. Dans le box des accusés figure également Vatea Bossuet, le champion de boxe, compagnon de la cousine des frères Tchen. Un autre prévenu aurait dû être à leur côté, mais il s’est depuis, suicidé à la maison d’arrêt de Tatutu.

Quatre séries de faits sont reprochés à la bande. Une seule ne concerne que Vatea Bossuet. Le 24 décembre, sa compagne souhaite rejoindre un ami et quitte le domicile familial. « Je voulais que l’on fasse Noël en famille, elle ne pensait qu’à aller voir ses amis. Je la retenais pas le bras. » Au moment de sa plainte, la jeune femme livre un tout autre témoignage et indique qu’après l’avoir violemment tirée par les cheveux, Vatea Bossuet a sorti un revolver de son short pour le pointer sur sa tête. Des témoins relateront avoir entendu un coup de feu alors que la victime elle, se rétractera et indiquera avoir voulu faire plonger son amoureux déjà impliqué dans des affaires de trafic. « J’ai voulu aggraver sa situation pénale pour satisfaire ma soif de vengeance. »

Des versions changeantes durant toute l’instruction qui ont également jeté le flou sur les autres faits reprochés à la famille Tchen. À commencer par un rocambolesque vol de voiture. La victime a acheté le véhicule aux Tchen. Lorsqu’il nettoie le véhicule il y retrouve du paka et de l’ice. Il en consomme une partie puis finit par la ramener à la police. Mais les Tchen estiment ne pas avoir été entièrement payés et reviennent avec le double des clefs, mais également des armes à feu. Tandis qu’un frère tire des coups de feu en l’air, un autre assène un coup de poing à la victime qui part se réfugier dans la maison. Pas de quoi refroidir les ardeurs de la fratrie qui le poursuivent dans la maison où ils font feu à plusieurs reprises, notamment à côté du pied de la victime qui prend également un coup de crosse sur la tête. « C’était une arme factice » tente de se défendre Murphy Tchen, contredit par les traces d’impact retrouvées dans la maison.

Dents cassées pour le banquier du tripot clandestin

Un fusil sera également utilisé lors d’une transaction d’ice dans le quartier du Lotus. Exhibant fièrement son bracelet électronique, Murphy Tchen venu pour acheter de la méthamphétamine repartira avec la drogue sans payer, tandis que son frère menacera le vendeur et son intermédiaire avec un fusil.

Enfin, c’est dans un tripot que les Tchen père et fils se distinguent une dernière fois. S’estimant lésés, ils cassent la table de jeux à coup de crosse pour prouver qu’elle est aimantée, à tort. Ce qui ressemble à un magnum sert ensuite à menacer le banquier de la maison de jeux pour exiger d’être remboursé. La famille décide pourtant de quitter les lieux, pour respecter les heures à laquelle Murphy Tchen doit être à son domicile en raison de son bracelet électronique . Le banquier est amené manu-militari, il perd deux dents après avoir pris un coup de poing et se voit finalement délesté de 770 000 francs.

Des faits pour lesquels le père Jimmy, et les fils Lemmy, Jérémie, et Murphy et  avaient été condamnés respectivement à  2, 4, 5 et 6 ans de prison, Vatea Bossuet à 3 ans. Le procureur a demandé la confirmation de ces peines. Le délibéré sera rendu le 4 mars.

Vatea Bossuet, des rings à la prison

Champion de Polynésie, de France et vainqueur aux jeux du Pacifique, Vatea Bossuet avait tous les atouts pour devenir un grand boxeur professionnel. La juge se demande pourquoi tel destin doré a terminé en cage. « A 12 ans, je n’avais plus de parents. Je me suis débrouillé tout seul. J’avais des besoins, j’ai trafiqué. » Faute de famille, Vatea Bossuet se raccroche alors à la famille Tchen dans le « quartier de délinquants » qu’il décrit ainsi : « De génération en génération, on suit tous le même chemin. On rencontre les dealers, au début on fait les petits boulots puis après on fait la même chose. » Après avoir été condamné, Bossuet assure que ses 6 ans en prison l’ont changé. Il a participé à des groupes de paroles, créé une section boxe en détention et se prépare à nouveau au combat. « À 29 ans c’est le meilleur âge, les coups vont faire plus mal », promet l’ancien champion.

 

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