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Chez Carrefour, la « guerre des nerfs » continue


La plupart des salariés en grève dans les quatre hypermarchés du groupe Wane ont maintenu leur mobilisation ce weekend. Malgré des avancées jeudi, certaines demandes des syndicats continuent de bloquer… dont le paiement des jours de grève.

[MàJ] : Le magasin Carrefour Punaauia sera fermé dimanche après-midi sur décision de la direction

« En grève », « Stop au harcèlement »… À l’entrée de Carrefour Punaauia, comme des trois autres magasins de l’enseigne, les haies d’honneur des grévistes étaient toujours là ce matin pour « accueillir » les clients. Comme c’est le cas depuis mardi, les hypermarchés ne sont pas fermés mais l’intersyndicale à l’origine du mouvement revendique jusqu’à 60% de mobilisation, là où la direction en compte 40%. « C’est la guerre des nerfs, mais on tient », explique Isabelle Kerignard, déléguée syndicale CSTP-FO. A l’entendre, les raisons de la mobilisation n’ont pas changé depuis mardi : dénoncer les méthodes de management de la direction, et notamment de la DRH, et obtenir le respect et la renégociation de certains accords, notamment sur les conditions de départ à la retraite.

Demandes « prises au sérieux »

Des points qui ont été évoqués, jeudi, lors de négociations à l’inspection du travail. D’après Nancy Wane, les discussions ont permis de « clarifier les revendications » : « Il a été établi en fait qu’il ne demandait pas la tête de la DRH mais demandait une amélioration des méthodes de travail et d’organisation, explique la directrice générale de la branche distribution du groupe. Pour ce qui est du harcèlement, on parle en fait davantage de mal-être au travail ». Des points « pris en compte et pris au sérieux » assure la direction, qui a proposé la réunion du CHST et la tenue de nouvelles négociations, « plus apaisée » au premier trimestre.

Le groupe Wane a mandaté deux chefs d’établissement pour tenter de finaliser les protocoles de fin de conflits, et espérait que le mouvement soit levé ce weekend. Mais du côté de l’intersyndicale hors de question d’accepter de lever la mobilisation sans engagements plus fermes. Les grévistes demandent de nouvelles négociations dès début janvier sur les cahiers de revendications, un engagement formel à « ce qu’il n’y ait pas de représailles sur les grévistes », et surtout le paiement des jours de grève. L’arrêt du travail, par principe non rémunéré, dure déjà depuis quatre jours pour plusieurs centaines d’employés. « Si on a fait cette grève, c’est que la direction n’a pas fait les choses correctement, elle doit le reconnaitre », explique Isabelle Kerignard.

Paiement des jours de grève : un « non » ferme de la direction

Pour Nancy Wane, « la priorité, c’est la gestion de l’après-grève », et d’éviter « toute tension qui pourrait perdurer entre grévistes et non grévistes ». « Il ne s’agit absolument de sanctionner qui que ce soit », assure donc la dirigeante. Mais pas question d’assurer le paiement ou le dédommagement des jours de grève, « pas prévu par le code du travail », et rompant un « principe morale ». La directrice générale est passée dans les magasins, ce samedi matin pour exposer « de vive voix » sa position, « ferme », et encourager les salariés à se rapprocher de leur chef d’établissements pour discuter des détails de protocoles de fin de conflit.

À noter que certaines pancartes de grévistes prédisent la fermeture des magasins Carrefour ce lundi. La direction est claire : les magasins seront ouverts, et « la liberté de travail doit être respectée comme le droit de grève ».

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