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Fifo : et le vainqueur est… « Ophir »

La cérémonie de clôture du Fifo s’est déroulée dans la soirée de vendredi 7 février. Ophir reçoit le Grand prix Cifo-France Télévisions et The Australian Dream le Prix du public.  Colonisation et racisme font partie des thèmes sensibles et lanceurs d’alerte de la 17e édition du Fifo.

Après le chant traditionnel de l’équipe de TFTN, Heremoana Maamaatuaiahutapu, ministre de la Culture et fondateur du FIFO, adresse un message rempli de nostalgie et de gratitude pour l’équipe organisatrice. « C’était enrichissant, même si comme chaque année, je n’ai pu voir aucun film. Dix-sept Fifo et aucun film regardé pendant le festival. Je suis le fabricant de savate le plus mal chaussé du monde. » Plusieurs fois remercié par les officiels, le jury : « L’histoire du Fifo, c’est une histoire de regards » pour Wallace Kotra, co-fondateur du festival. Ce regard, c’est le jury qui le porte chaque année sur les productions présentées. Un message repris par Lisa Touami, membre du jury : « Nous avons une façon très sophistiquée de raconter notre histoire car nous sommes créateurs de cette histoire. »

La cérémonie commence par célébrer la jeunesse. Kohei Limik reçoit le prix du meilleur scénario pour Isaïe, l’enfant-roi, scénario qu’elle a écrit pendant le Marathon de l’écriture. Le court-métrage Vaiora de Itia Prillard, la gagnante de l’édition 2019, est diffusé samedi 8 février 2020.

©Céline Hervé-Bazin

Place aux documentaires primés

Selon Eric Barbier, président du jury, les débats ont été vifs et enrichissants. « Chacun avait des visions différentes. »Pour autant, il se félicite de la collaboration et de la bonne entente entre les jurés. « Je pense que le jury a été très uni et les décisions ont été prises de manière assez rapides et unanimes. »

Pour sa première production consacrée à la vie de sa mère, Heperi Mita reçoit le premier Prix spécial du jury pour Merata: How Mum Decolonized the Screen. Ému et touché par son séjour en Polynésie, le jeune homme témoigne de la spécificité du Fifo. « Le Fifo est présenté comme un petit festival mais je n’ai jamais vu un tel soutien de la communauté pour les films qui sont présentés. » Second Prix spécial, The Australian Dream, qui retrace le destin du footballeur Adam Goodes victime de discriminations racistes. Le réalisateur est touché d’être récompensé par le Fifo reconnu pour « célébrer les voix de l’Océanie. » Le troisième Prix du jury est remis à Ruahine: Stories Into Her Skin et l’assemblée entonne un chant traditionnel à l’unisson sous l’impulsion de l’heureuse récipiendaire.

Le Grand prix à Ophir, production française

La biographie « coup de poing » de Adam Goodes, The Australian Dream, a également remporté le prix du public.  Enfin et surtout, le Grand Prix Fifo-France Télévisions a été attribué à Ophir, réalisation poignante sur l’histoire de Bougainville, île des Salomon en Papouasie-Nouvelle Guinée, un film qui selon Éric Barbier « a réussi à toucher et convaincre tout le monde dans le jury. »

Les deux réalisateurs, Alexandre Berman et Olivier Pollet proposent dans ce documentaire, une vision historique et humaine sur le passé des tribus de l’île au fil des colonisations. Les deux jeunes Français ont apprécié l’accueil du public polynésien. « Beaucoup de gens sont venus nous voir pour nous interroger. (…) On a essayé de raconter une histoire universelle. On voulait faire à la fois une histoire, un film à une voix et un film factuel. »

Après la photo de famille traditionnelle de Fifo, les convives repartent… Rendez-vous l’année prochaine pour le 18èmeFifo du 6 au 14 février 2021.

©Céline Hervé-Bazin

Liste des lauréats 17e édition du Fifo

Grand prix Fifo-France Télévisions: Ophir, Alexandre Berman et Olivier Pollet, France

Prix du public : The Australian Dream, Daniel Gordon, Australie

Premier Prix spécial du jury : Merata, How Mum Decolonized the Screen, Heperi Mita, Nouvelle Zélande

Deuxième Prix spécial du jury : The Australian Dream, Daniel Gordon, Australie

Troisième Prix spécial du jury : Ruahine, Stories Into Her Skin, Hiona Here, Nouvelle Zélande

Court-métrage documentaire : Manus, Angus Mac Donald, Australie

Court-métrage fiction : Liliu, Jeremiah Tauamiti, Nouvelle Zélande

Marathon de l’écriture : Isaie, l’enfant-roi, Kohei Limik, Polynésie française

Le programme des projections du weekend :

Flyer We Fifo20 by Fred Ali on Scribd

 

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