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Il tente de brûler la bouche de sa femme avec un briquet

Cédric comparaissait ce mardi pour deux faits de violences conjugales qui se sont déroulés en l’espace de neuf mois. En cause, sa jalousie maladive et aussi la boisson. Il a été condamné à 12 mois de prison avec sursis.

Cédric est jaloux, il ne le conteste pas et en explique les raisons : « je n’aime pas quand ma femme parle aux autres hommes car j’ai toujours peur qu’elle me quitte car c’est ce qu’elle a fait avec son ex. Elle l’a quitté pour moi.» Et s’il comparassait ce lundi devant le tribunal correctionnel, c’est pour deux faits de violences conjugales. Le premier remonte à mars 2019, et le second à décembre 2019, le soir du réveillon.

Pour le premier, c’est en voyant sa femme en grande conversation avec le voisin que Cédric à pété les plombs. S’ensuit une dispute avec sa concubine avec qui il vit depuis 16 ans. Dans la dispute il lui jette une enceinte portative puis un bol qui éclate aux pieds de sa compagne, lui occasionnant de sévères coupures. Puis c’est un ventilateur suivi d’un vélo qu’il lui jette avant d’en venir aux mains. Il lui donne des coups de poing, tente de l’étrangler. Elle se saisit du premier objet qui lui tombe sous la main, un couteau, et le poignarde au bras. Il ne doit son salut qu’à ce fameux voisin qui intervient pour désarmer la femme.

Un Noël chaud bouillant

Le deuxième acte intervient le jour du réveillon de Noël. Un réveillon qui se passe dans la maison familiale qui abrite pas mal de monde, tante, cousins, tonton etc…

Un peu remonté car il a vu sa concubine discuter avec des jeunes devant la maison, Cédric passe à table où l’alcool coule à flots. Il est ivre et sa compagne aussi.

Les discussions vont bon train et sont plutôt enjouées quand soudain sa compagne balance une vanne qui ne plaît guère à Cédric, qui le lui fait remarquer de façon peu orthodoxe. Il la saisit par la mâchoire « pour lui faire fermer sa bouche ». Un oncle intervient et lui fait lâcher prise.

Mais Cédric est remonté et saisit sa moitié par le bras pour l’entrainer dans la chambre. « Il m’a emmené de force puis il m’a jeté à terre et traité de tous les noms. Puis il m’a saisi de nouveau par la mâchoire, a pris un briquet et a voulu me brûler la bouche. J’ai pris peur, je me suis débattue et j’ai pris un coussin pour me protéger et il a pris feu. Il a tout de suite arrêté quand le coussin a pris feu », déclare-t-elle à la barre. « Je ne m’en souviens plus, j’étais bourré », admet Cédric qui de temps à autres avait aussi une certaine appétence pour l’ice. « Cela m’aidait pour le travail. »

Elle espère un avenir meilleur avec son compagnon à Tahaa

Pourtant sa compagne avec qui il a eu trois enfants, croit en un avenir commun. Pour elle, son homme a changé, il ne boit plus, ne fréquente plus ses copains. De plus, leur maison OPH à Tahaa est achevée et ils n’attendent plus que les clés pour s’y installer. « À la maison, il y a beaucoup trop de monde. À Tahaa, ce sera beaucoup mieux pour repartir de l’avant. On veut rester ensemble. » Ils ont décidé tous deux de faire appel à un psychologue pour les aider.

Le procureur de la République voit dans le couple, « une logique autodestructrice, alcool, ice, jalousie et l’issue dangereuse des bagarres. Des ingrédients inquiétants » estime-t-il faisant part de son inquiétude « quant à l’avenir de ce couple. » Il requiert à l’encontre de Cédric une peine de 12 mois assortie d’un sursis probatoire de deux ans avec obligation de soins et un stage de sensibilisation sur les violences conjugales.

Pour la défense, les faits de décembre 2019 ne se seraient pas passés « s’il y avait eu une réponse pénale plus rapide suite au premier fait de mars 2019 » et de poursuivre, « certes, il y a eu des violences graves, mais de l’eau a coulé sous les ponts. Ils ont repris la vie commune et pris la décision d’arrêter de boire tous les deux. » Elle ne s’oppose pas à la peine requise par le procureur.

Après en avoir délibéré et « après avoir pris en considération le chemin parcouru après ces faits », le tribunal a suivi les réquisitions, en y ajoutant l’obligation de trouver un travail ou une formation.

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