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Semaine des fiertés : « le plus important, c’est d’être visibles »

La Tahiti Pride Week revient pour une deuxième édition, du 4 au 10 mars. Avec, comme partout dans le monde, l’objectif de sensibiliser à la lutte contre les discriminations envers les personnes LGBTIQ+. Malgré le manque de moyens, l’association Cousins Cousines propose quelques nouveautés et espère inscrire un peu plus l’évènement dans le calendrier, pour le développer d’année en année.

Des soirées musicales, de stands d’informations, des journées lectures, des drags queens… et des nouveautés coomme la soirée cinéma, avec la projection du film Deux sœurs, et une marche en centre-ville de Papeete. Voilà, dans les grandes lignes, le programme de la deuxième édition de la Tahiti Pride Week, organisée cette année du 4 au 10 mars. Une semaine importante pour la communauté LGBTIQ+ qui, selon les territoires, représente entre 5 et 10 % de la population autour du monde.

Au fenua, « c’est avant tout une célébration pour toutes et tous. Il fallait absolument qu’on garde le rythme après la première édition, qui nous a permis de faire le premier pas. On essaye de progresser et de s’améliorer, même si on reste un petit festival, avec de tout petits moyens », rappelle le président de Cousins Cousines, Karel Luciani, qui peut aussi compter sur le groupe Girls for Girls dans cette organisation.

« Compliqué » de trouver des partenaires

La plupart des évènements sont organisés sur les fonds propres de l’association : « pour les spectacles, on ne fera pas payer les entrées mais on va demander un petit geste de solidarité via une participation au chapeau ». Car trouver des partenaires pour une « pride », qui plus est pour une deuxième édition, « c’est compliqué », concède l’organisateur. « Il faut aussi qu’on soit mieux organisés pour aller faire ce travail de recherche, mais ça n’est pas facile, c’est nouveau. Soutenir une marche de fierté ça n’est pas comme soutenir une association qui lutte contre le cancer par exemple ». Une problématique qui devrait être réglée dès la troisième édition, puisque Karel Luciani a trouvé du soutien pour l’an prochain, « un partenaire conséquent, qui va pouvoir nous aider, peut-être pour mettre en place un vrai défilé, un carnaval ». Cette année cela prendra la forme d’une « petite marche, du Cesec au Parc Paofai », avec des parapluies colorés arc-en-ciel comme étendards, le samedi 9 mars.

Appel aux commerçants

Malgré le manque de sponsors, à l’heure actuelle, Karel Luciani se satisfait de voir l’histoire évoluer dans le bon sens. « Ça progresse, on est très heureux d’avoir enfin un gouvernement qui nous soutient, on a besoin de cette protection », salue le militant, alors que le drapeau arc-en-ciel a flotté en mai sur la présidence, à l’occasion de la Journée mondiale contre l’homophobie. « La communauté LGBT est toujours l’objet de violences et de discriminations, il y a encore des progrès à faire. Mais on voit que notre jeunesse est là, plus tolérante, plus ouverte à la différence ». Le président de Cousin Cousines, récemment nommé directeur régional de l’International Lesbian and Gay Association, en appelle aussi aux commerçants et hôteliers de la place, dont il aimerait voir les devantures pavoisées aux couleurs de la cause. « En ce moment, c’est la pride en Nouvelle-Zélande et en Australie. Les commerces et les administrations participent avec des petits drapeaux. Si une commune, une administration ou autre veut hisser les couleurs arc-en-ciel, on sera très heureux. »

« Pour nous, le plus important c’est d’être visibles, de participer, de convaincre les autres à nous soutenir, à nous aider à faire progresser les mentalités et la société en général », résume-t-il.

Pas d’action le 5 mars, « un message de respect »

Jour férié, pour célébrer l’arrivée de l’Evangile, le 5 mars n’est pas prévu au programme de la Tahiti Pride Week. « On va lancer un message de respect, celui de la foi chrétienne, de toutes et de tous. Un message de bienveillance, et d’acceptation dans les lieux de culte. Tout le monde a le droit de vivre sa foi chrétienne, même si on est différents. Donc c’est un appel au progrès », glisse Karel Luciani.

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