ACTUS LOCALESCOMMUNESENVIRONNEMENTSOCIÉTÉ

Déchetteries, incinérateurs, bacs marron… Fenua Ma attend la feuille de route du Pays

© Archives Radio 1

La chambre territoriale des comptes a publié son rapport sur la gestion de Fenua Ma concernant les exercices 2012 et suivants. Il manque clairement un cap fixé par le pays concernant la gestion des déchets pour que le syndicat puisse choisir le sien et investir en conséquence. D’autant que le traitement des déchets est un enjeu majeur pour les prochaines années.

Le rapport d’observations de la chambre territoriale des comptes sur la gestion du syndicat Fenua Ma fait apparaitre des difficultés dans la prise de décisions et dans la réalisation d’investissement. « Le syndicat n’a pas pratiquement pas investi dans la réhabilitation des décharges et la création de déchetteries alors qu’il s’agit de compétences obligatoires et d’enjeux importants pour le territoire », regrette la chambre territoriale des comptes. Un manquement qui s’explique en partie, selon elle, par l’absence de validation du schéma directeur au niveau du syndicat ainsi que par l’inexistence d’un schéma territorial de prévention et de gestion des déchets à l’échelle de la Polynésie française. Concernant le schéma directeur de Fenua Ma, celui-ci avait été élaboré dès 2015 et proposé à l’adoption aux membres du syndicat en 2017. Mais il a été laissé en « stand-by » comme l’explique le directeur de Fenua Ma, Benoît Layrle.

Le schéma territorial de prévention et de gestion des déchets à l’échelle de la Polynésie française doit justement être finalisé au second semestre 2021 et le plan d’actions 2021-2030 est en cours d’élaboration, est-il indiqué dans le rapport. Mais toute la difficulté pour le gouvernement est d’adapter la stratégie en fonction des besoins des îles.

À quand des bacs marron devant les maisons ?

Le schéma directeur du syndicat est d’autant plus attendu qu’il doit indiquer les nouvelles étapes pour diminuer les déchets à enfouir au CET de Paihoro et anticiper sur la fin de l’exploitation du CET (prévue entre 2032 et 2035). La diminution des déchets repose sur la mise en place d’un réseau de déchetteries et trois scénarios ont été étudiés : le tri/compostage, l’incinération et la gazéification. Le tri/compostage était basé sur la décomposition du bac vert (carton, papiers d’un côté, et plastiques et produis métallique de l’autre) et la mise en place d’un bac marron pour le compost. Ce procédé évite des traitements complexes et de lourds investissements auxquels il faudra consentir pour les deux autres scénarios. Mais l’absence du schéma territorial de prévention et de gestion des déchets à l’échelle du pays ne facilite pas la prise de décision. Le schéma directeur proposé en 2015 comportait l’installation de déchetteries, la mise à disposition de bacs marron pour le compost et la valorisation thermique des déchets avec un incinérateur. « Des outils qui auront un impact réel sur la durée de vie du CET », assure Benoît Layrle.

Le réseau de déchetteries se fait attendre

La mise en place de six déchetteries (deux existantes, quatre à réaliser dont celle de Punaruu qui devrait ouvrir en juin 2022) et de 10 mini-déchetteries sur Tahiti et Moorea a été proposée au conseil syndical. Une commune n’assurant pas la collecte des encombrants s’est opposée à ce projet en raison des coûts induits par ce nouveau service, ce qui a conduit les membres du comité syndical à ne pas valider ce réseau de déchetteries. Certaines communes ont agi sans forcément avertir Fenua Ma : une étude commandée par Arue, installation d’une mini-déchetterie à Afaahiti, à Punaauia également pour Te Maru Ata… La CTC rappelle que « toute intervention des communes membres dans les compétences obligatoires du syndicat est illégale car le transfert d’une compétence à un établissement public entraîne le dessaisissement de la compétence communale ». Dans la réhabilitation des décharges, Fenua Ma se heurte encore à l’absence de feuille de route au niveau du pays mais trois sont déjà en cours à la Punaruu, à Pirae et Papenoo.

La situation résolue pour le CRT au port

Le bail concernant le centre de recyclage et de transfert au Port autonome a été prolongé jusqu’au 31 décembre 2021 mais à son expiration, l’occupant doit reprendre et enlever tous les ouvrages, constructions et installations. La CTC s’alarmait dans son rapport de cette situation qui n’était toujours pas réglée à l’heure où elle rendait son rapport. Heureusement, ls choses ont avancé, assure Benoît Layrle. Le Port a accordé une autorisation de 22 années supplémentaires avec une superficie égale à celle d’aujourd’hui. Cela va permettre de rénover et d’investir sur le site qui avait été laissé en l’état depuis plusieurs années à cause de la situation incertaine. Une incertitude qui avait « même justifié les refus de financement du contrat de projets État/ Pays pour la réalisation d’investissements ».

La CTC note que 170 millions de Fcfp seulement ont été investis sur la période 2012/2019. La situation financière du Fenua Ma se caractérise par un fonds de roulement excessif, lié à l’accumulation de résultats positifs et à un faible niveau d’investissements. Mais le problème se trouvait en partie dans l’absence d’un cap : aussi bien celui du Pays que celui de Fenua Ma car comment investir si on ne sait pas où on va ?

Article précedent

Le prix des carburants augmente au 1er juillet

Article suivant

Bientôt des quotas de produits locaux dans le ma’a des écoliers

Aucun Commentaire

Laisser un commentaire

PARTAGER

Déchetteries, incinérateurs, bacs marron… Fenua Ma attend la feuille de route du Pays