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Fifo : une 17e édition placée sous le signe du partage

© Céline Hervé-Bazin

La 17e édition du Festival international du film documentaire océanien (Fifo) a débuté samedi dernier, le 2 février. Comme chaque année, la journée du lundi est réservée à l’accueil des scolaires. Du bruit, des rires, des allées et venues… Les jeunes générations animent la vie de la Maison de la culture. L’heure est à la transmission, un enjeu essentiel pour les membres de l’organisation.

Lundi 3 février, sous les auspices bienveillants du paepae a Hiro, « le cœur du Fifo », Heremoana Maamaatuaiahutapu, ministre de la Culture et fondateur du festival, affiche un sourire fier. Pour la 17e fois consécutive, l’espace protégé par le banian sacré de Te Fare Tauhiti Nui devient la capitale de la culture océanienne. « Nous sommes heureux d’ouvrir le Fifo avec ces jeunes qui découvrent leur continent bleu » entame le ministre. Un pari qui était loin d’être gagné quand le représentant de la culture polynésienne avait lancé l’idée.

Le cœur battant de la culture océanienne

« Il y a 18 ans, on s’est dit : il faut qu’on parle de nous. Il faut qu’on arrive à raconter nos histoires, à faire voyager notre culture océanienne dans le monde (…) Personne n’y croyait, tout le monde trouvait ça trop ambitieux. Nous finalement, on s’est dit, on va le faire quand même. La réponse, ça a été celle du public. On a été submergé par cette affluence qu’on n’attendait pas.»

Depuis 17 ans, le Fifo innove et réitère le pari ambitieux de fédérer autour de la culture océanienne. Chaque année, les thématiques propres au FIFO reviennent : culture, histoire, guerre, arts, croyances ancestrales… Heremoana Maamaatuaiahutapu souligne la diversité de chaque film et combien le festival permet de recréer des liens entre les nations de l’Océanie. Il souligne aussi les variations sur des sujets récurrents : «C’est un autre regard qui vient sur les mêmes thématiques. On est toujours surpris sur la manière dont les réalisateurs traitent les sujets. Il y a toujours des versions différentes de l’histoire et c’est ça qui est intéressant », s’enthousiaste le ministre, animé par la même passion depuis 2002.

Une transmission ici et ailleurs

Cet esprit transporte également Wallès Kotra, son acolyte et co-fondateur du Fifo. « C’est rare que les Océaniens se rencontrent », rappelle le directeur exécutif de France Télévisions en charge de l’outremer. La joie de se retrouver s’affiche sur son visage. « Quand on se retrouve ici à la Maison de la culture, ça dit l’Océanie. C’est symbolique. » Hawaïi, Nouvelle Zélande, Nouvelle Calédonie, Australie, Rapa Nui, Samoa, Tonga, Wallis-et-Futuna… Pour les deux fondateurs, le Fifo joue un rôle culturel fort, celui de faire exister l’Océanie partout dans le monde.

Cette année, le lancement du FIFAC, le Festival international du film d’Amérique centrale qui se déroule à Saint Laurent du Maroni en Guyane, prolonge leur ambition de rayonnement. « Nous, avec nos fragilités, nous sommes là. Nous partons à la rencontre d’autres cultures et nous le faisons avec beaucoup de volonté » estime Wallès Kotra. Pour Miriama Bono, déléguée générale du Fifo, les animations telles que le FIFO dans les îles poursuivent ces objectifs et font la particularité du festival. « Nous portons la responsabilité d’une mission de diffusion de la culture océanienne. »

Un festival à destination des jeunes générations

Pour elle, les jeunes présents dans les murs concrétisent leurs efforts. Pour faire rayonner la culture océanienne, le Fifo est une équipe engagée et dirigée par Jean-Christophe Shigetomi, directeur adjoint de TFTN, « le Fifo est une partie intégrante de l’âme de la Maison de la culture. » Un événement « patrimonial » où les scolaires jouent un rôle clé pour les organisateurs. « Chaque année, on amène à peu près 80 élèves. C’est important pour eux, pour transmettre leur identité, » témoigne Cristel Desmet, enseignante d’éducation socio-culturelle à Moorea. Une transmission que Jacques Vernaudon trouve très importante,  notamment pour laisser la jeunesse océanienne s’exprimer.

© Céline Hervé-Bazin

Toute cette organisation, c’est une identité qui évolue, une valeur forte pour le Fifo. « C’est important de dire à nos jeunes qu’on n’est pas que Tahitien… Il y a eu des frontières sur l’océan Pacifique qui ont été posées et que nos ancêtres ne connaissaient pas. Il faut un peu déstructurer tout ça. (…) Notre ambition est d’être d’abord océanien. Regroupons-nous pour parler de l’Océanie » invite Heremoana Maamaatuaiahutapu.

 

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