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Jeux du Pacifique : l’athlétisme tahitien prend de la hauteur


Comme la veille, l’athlétisme apporté de nouvelles médailles au clan tahitien. Mais cette fois, il y avait de l’or : à la perche pour Mathéo Lada, et à la hauteur pour Teanavai Perez, quinze ans. Il y a eu aussi beaucoup d’émotions : pour Maitoa Pito, en deuil malgré sa médaille d’argent au lancer du marteau, et pour Benjamin Zorgnotti, vaillant mais battu par plus fort.

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Il est le premier pour l’athlétisme tahitien cette année. Etudiant en école d’ingénieurs du côté d’Orléans, Mathéo Lada n’a repris la perche qu’il y a quatre mois, pour se préparer aux Jeux du Pacifique. L’ancien athlète de Central, 24 ans, a bien fait de miser sur le sautoir, puisqu’il est allé chercher la médaille d’or, avec un bond à 4,70m, « ma meilleure marque depuis très longtemps ». « C’était difficile, il y avait du vent, il faisait chaud et nous n’avions pas beaucoup de perches », raconte Mathéo. Pour l’emporter, il a « géré » son concours, avant de se « lâcher » « dès que j’ai su que j’avais assuré une médaille », et « c’est passé plus vite que prévu ».

C’est aussi passé pour Teanavai Perez. Sur le saut en hauteur, la jeune athlète, quinze ans seulement, a surclassé la concurrence pour décrocher le titre. « J’étais bien, je me suis concentrée sur mon concours en essayant d’améliorer les points négatifs et en faisant confiance à mon coach », relate la jeune pousse de Tefana, qui a validé une barre à 1,63 m pour décrocher le titre. L’adolescente explique avoir réussi à oublier la pression et « le monde qui te regarde » dans le grand stade, en pensant au Fenua « tu sais que tu représentes ton pays et que tu est là pour ça ». Elle compte bien défendre son titre dans quatre ans.

Maito Pito regarde le ciel

Un peu plus tôt dans la journée, c’est un lanceur qui avait apporté la première médaille tahitienne de la journée autour du stade d’Honiara : Maitoa Pito. A 34 ans, le lanceur de Tefana a propulsé l’engin à 45,93, loin de son record à 48 m. « Une perf bof bof, mais étant donné les circonstances, je suis vraiment super fier ». Les circonstances en question ?« Le décès de mon grand père », appris le matin même. « Là ils sont en pleine veillée… J’ai laissé ma femme et mes enfants à Tahiti, ils m’ont beaucoup encouragé. Je dédie cette médaille à mon fils et cette place à mon grand père », s’émeut le lanceur.

« J’ai une mission, je suis là pour une compétition, j’ai essayé de mobiliser tout ce que j’avais pour donner le meilleur de moi même donc je suis content », raconte celui qui participe à ses deuxièmes Jeux. « J’ai fait dix ans d’athlétisme, j’ai arrêté douze ans et j’ai repris en janvier en prévision des Jeux de 2027 » à Tahiti. Il lui manquait donc « un peu d’entrainement et de présence émotionnelle » pour atteindre l’or, raflé par un Calédonien.

Benjamin Zorgnotti pense aux lendemains, à commencer par le triathlon

Autre émotion, la déception de Benjamin Zorgnotti. Privé de 10 000 m deux jours plus tôt, puisqu’il devait impérativement être présent au briefing du triathlon, l’infatigable chercheur d’or a pris la deuxième place du 5 000 mètres hier soir. Une course qu’il avait remporté aux mini-Jeux de Saipan l’an dernier. « Je suis très déçu et je vais décevoir beaucoup de gens, je suis désolé », regrette-t-il à l’arrivée, reconnaissant avoir été battu par plus rapide : c’est le Fidjien Yeshnil Karan, déjà titré sur le 10 000 qui l’a emporté de peu, laissant le tahitien en larmes sur le tartan. « Je suis allé au bout, mais il était clairement plus fort que moi, c’est le jeu ». Sur cette course, l’autre Tahitien engagé, Paul Chouteau, a terminé huitième après avoir mené le tempo sur les premières kilomètres.

Benjamin Zorgnotti, qui avait déjà disputé les séries du triathlon le matin même, avec succès, vise l’or aujourd’hui sur cette discipline, dont il est le champion en titre. « On était dans la gestion pour les séries, mais il va falloir s’employer », sur un parcours où la partie cycliste est jugée « très sableuse » par le coureur et donc « avec des risques de chutes ». Le triathlète professionnel espère aussi monter sur la plus haute marche du podium en aquathlon demain, course sur laquelle il est, comme en triathlon, le champion sortant. Il vise aussi l’or en relais mixte triathlon demain, et sur semi-marathon vendredi : « il y a d’autres médailles à aller chercher, donc on va bien récupérer ».

Le Tahitien dit être blessé depuis mai, et porte d’ailleurs des straps autour d’un tendon de sa jambe droite. « J’ai consulté tous les médecins possible, j’ai fais tous les examens possible mais on ne trouve pas ce que j’ai… On s’est accordé les Jeux en  »sauve qui peut », j’ai pu passer tous mes entraînements comme je l’avais planifié, mais forcément ça diminue un peu et on y pense tout le temps ».

Ce matin en finale du triathlon, Benjamin sera aligné aux côtés de l’expérimenté Jean-Marc Rimaud et du jeune Nainoa Tanetoa. Chez les dames, Salomé de Barthez et Maidi Susset se sont toutes les deux qualifiées hier.

En athlétisme, les Tahitiens ont rendez-vous avec la longueur, le 200 m, 100 m haies, 1500m et 4x400m chez les dames, et avec le disque et la longueur pour les hommes.

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