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La réforme de l’OPH est déjà en réflexion, assure Jean-Christophe Bouissou

© Cédric Valax

Le ministre du Logement Jean-Christophe Bouissou a réagi hier à la parution du rapport de la chambre territoriale des comptes sur l’Office polynésien de l’habitat. Il partage les constats de la CTC, et annonce un schéma directeur du logement social, avec une restructuration de l’OPH, peut-être en plusieurs entités.   

« J’ai beaucoup réfléchi sur la nécessaire restructuration de l’opérateur public. Je crois qu’il y a quelque chose qu’il faut mettre en exergue, c’est que cette politique du logement que nous avons aujourd’hui date de 1999. Et nous avons aussi vécu toute une période d’instabilité, je suis navré de revenir à chaque fois sur ces dix longues années (…) qui ont fait que dans beaucoup de secteurs les choses se sont arrêtées, et notamment dans le logement social. On s’est retrouvé en panne de production en 2013-2014. »

Le ministre du Logement annonce qu’il prépare un schéma directeur du logement social, en collaboration avec la Caisse des dépôts et consignations. À la fin du mois prochain, le gouvernement recevra à Tahiti le président d’une des filiales de la Caisse des dépôts, spécialisée dans le logement social, pour travailler sur cette restructuration.

Jean-Christophe Bouissou annonce donc un nouveau schéma directeur du logement social, avec une restructuration de l’OPH à la clé. Car pour le Pays, de la bonne tenue de l’opérateur dépend l’accès à des crédits longs et bon marché, explique le ministre. Et ces prêts à long terme sont indispensables pour rattraper le retard de l’OPH.

Jean-Christophe Bouissou se dit d’accord avec la chambre territoriale des comptes lorsqu’elle recommande que l’OPH se recentre sur sa mission de bailleur social. Le Pays, explique-t-il, veut mettre en place une société d’aménagement qui reprendra certaines des missions de l’OPH.

Une restructuration qui devra se faire, sinon en créant de nouvelles entités, du moins en « séparant les métiers, je pense notamment au métier de constructeur de lotissements sociaux, ou au métier de constructeur de logements OPH sur des terrains appartenant aux gens. »

Quant à l’énorme stock de loyers impayés qui se sont accumulés au fil des ans (2,5 milliards de Francs), Jean-Christophe Bouissou souligne que le taux de loyers impayés est passé de 50% il y a 6 ans à 15% aujourd’hui. Mais il évoque la difficulté d’apurer ce passif car, dit-il, « bon nombre de familles constituent des dossiers de surendettement. Parce qu’une fois que le surendettement est admis, c’est au détriment du recouvrement des créances de l’OPH. » Pourtant, dit-il, il n’est pas exact de dire que certaines familles n’ont pas les moyens de payer les loyers de l’OPH, car l’aide au logement permet de bénéficier de loyers aussi bas que 5 000 Francs par mois.

En revanche, sur la question des ressources humaines de l’OPH dont la composition et la gestion font l’objet d’interrogations de la part de la chambre territoriale, Jean-Christophe Bouissou botte en touche et évoque simplement la nécessaire concertation interne qui devra avoir lieu.

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