INTERNATIONAL Proche-Orient: la solution à deux Etats, seule voie vers la paix, selon Kerry AFP 2016-12-28 28 Déc 2016 AFP Washington (AFP) – Le secrétaire d’Etat américain John Kerry a réaffirmé mercredi que la solution à deux Etats était « la seule voie possible pour obtenir une paix juste et durable entre Israéliens et Palestiniens » et pour préserver la démocratie dans l’Etat hébreu. Cette solution à deux Etats est « en grave danger », a prévenu M. Kerry, qui doit quitter ses fonctions le 20 janvier, dans un grand discours exposant la vision de l’administration du président sortant Barack Obama sur le Proche-Orient. L’adoption d’une résolution à l’ONU vendredi condamnant les colonies israéliennes, sur laquelle les Etats-Unis n’ont pas opposé de veto et qui a provoqué la colère de l’Etat hébreu, « visait à préserver la solution à deux Etats », a expliqué M. Kerry. « Aujourd’hui, le même nombre de Juifs et de Palestiniens vivent entre le Jourdain et la mer Méditerranée », a-t-il souligné. « Ils n’ont pas le choix. Il peuvent choisir de vivre ensemble dans un Etat, ou ils peuvent se séparer en deux Etats ». « Mais il y a une réalité fondamentale: si le choix est celui d’un seul Etat, Israël peut être soit Juif soit démocratique –il ne peut pas être les deux– et il ne sera jamais vraiment en paix », a noté M. Kerry. « Comment Israël peut-il concilier son occupation perpétuelle avec ses idéaux démocratiques? », a demandé le chef de la diplomatie américaine. – ‘Menace’ des colonies sur la paix – « C’est ce que nous défendons: l’avenir d’Israël en tant qu’Etat juif et démocratique, vivant en paix et en sûreté à côté de ses voisins », a-t-il ajouté. Selon le dirigeant américain, ces deux Etats devraient suivre le tracé des frontières de 1967 –avant la guerre des Six jours–, en procédant à « des échanges de territoires équivalents » issus d’un consentement mutuel. Israël serait alors reconnu comme un « Etat juif » et Jérusalem comme capitale des deux Etats, a indiqué M. Kerry. Pour la première fois depuis 1979, les Etats-Unis n’ont pas mis leur veto à une résolution de l’ONU condamnant les colonies israéliennes. Leur abstention a permis l’adoption de la résolution, approuvée par les 14 autres membres du Conseil de sécurité. Le secrétaire d’Etat américain a accusé Israël de mener « un projet exhaustif pour s’approprier des terres en Cisjordanie qui empêche toute implantation des Palestiniens là-bas ». La politique des colons « est en train de décider de l’avenir d’Israël. Leur objectif déclaré est clair: ils croient en un seul Etat, le grand Israël », a dénoncé le chef de la diplomatie américaine. « Quiconque réfléchissant sérieusement à la paix ne peut ignorer la réalité de la menace des colonies sur la paix », a-t-il ajouté. – ‘Reste fort Israël’ – Avant le discours de M. Kerry, le futur président Donald Trump avait de nouveau apporté son soutien à Israël, dont les relations avec l’administration Obama sont notoirement exécrables. « Nous ne pouvons pas continuer à laisser Israël être traité avec un total mépris et un tel manque de respect », a écrit le milliardaire, qui a nommé récemment un ambassadeur en Israël favorable au déménagement de l’ambassade des Etats-Unis à Jérusalem, un geste qui pourrait sonner le glas des efforts de l’Amérique pour la paix. Les Israéliens « étaient habitués à avoir un grand ami aux Etats-Unis, mais ce n’est plus le cas. Le début de la fin a été cet horrible accord avec l’Iran (sur la politique nucléaire, NDLR), et maintenant (l’ONU)! Reste fort Israël, le 20 janvier est très proche! », a ajouté le président élu. Ces relations tendues avec l’administration Obama n’ont pas empêché Israël de se voir octroyer il y a quelque semaines une aide militaire de 38 milliards de dollars sur dix ans. © AFP PAUL J. RICHARDSJohn Kerry au Département d’Etat à Washington le 28 décembre 2016 Cliquez pour partager sur Facebook(ouvre dans une nouvelle fenêtre)Cliquez pour partager sur Twitter(ouvre dans une nouvelle fenêtre)Cliquez pour partager sur LinkedIn(ouvre dans une nouvelle fenêtre)Cliquer pour imprimer(ouvre dans une nouvelle fenêtre)