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Tony Géros souhaite « faire comprendre l’intérêt » des actions de l’ONU à la population

 

©HCRPF

À l’occasion de la journée des Nations-Unies, les couleurs de l’ONU ont été levées pour la première fois au fenua. Un événement symbolique pour le président de l’assemblée de Polynésie française qui souhaite montrer « l’attachement » de l’institution à l’égard de la Charte des Nations Unies, signée  il y a 78 ans. Une conférence a également été organisée pour permettre à la population de comprendre « la finalité » des actions de l’ONU. Les débats ont été marqués par les propos d’Oscar Temaru qui, armé de son ressenti mais d’aucun chiffre, a dit sa peur d’un grand remplacement « organisé » par les métropolitains.

Le drapeau de l’ONU a flotté au fenua. C’est le président de l’assemblée, Tony Géros, qui a tenu à ce que les couleurs de l’ONU soient levées ce mardi, à l’occasion de la journée des Nations Unies célébrée tous les 24 octobre depuis 75 ans. Une date « symbolique » qui correspond à l’entrée en vigueur de la Charte des Nations unies en 1945 et dont l’objectif premier est de « rechercher la paix mondiale ». Et c’est d’ailleurs ce message que le haut-commissaire Éric Spitz a souhaité passer en répondant positivement à l’invitation du président de l’assemblée. Il s’agissait pour le représentant de l’État de réaffirmer « haut et fort » les valeurs que « la France partage avec la Polynésie ». Une intention particulièrement pertinente selon lui, à l’heure des conflits en Orient et à l’est de l’Europe que l’on « croyait à l’abri ». « Il ne faut jamais s’endormir car on ne sait jamais ce qui peut se passer » assure le représentant de l’Etat qui a aussi profité de ce rassemblement pour saluer « les valeurs d’amour et d’entraide » de la société polynésienne « un peu perdues en métropole ».

La ministre Minarii Galenon, présente au nom du président Brotherson – qui a brillé par son absence, étant en déplacement à Raiatea pour un conseil des ministres décentralisé demain – a quant à elle profité de cette journée pour appeler la France à participer davantage aux travaux du comité des 24. Un « hors sujet », selon Éric Spitz qui salue au passage le ton des discours de la présidente du Cesec Voltina Dauphin et du président de l’assemblée qui ont, comme lui, parlé de paix dans le monde. « C’est la journée mondiale des Nations Unies, il ne faut pas se tromper », explique Tony Géros qui a tout de même profité de cet anniversaire pour proposer une conférence publique sur la thématique « des Nations Unies et de la Polynésie française » . « Depuis le temps que nous œuvrons en faveur de la reconnaissance des actions des Nations Unies dans le cadre de la décolonisation, la population n’a jamais été présente. Elle a toujours été, grâce au concours de l’ancienne équipe, exempte de la discussion, de l’information, du débat », regrette le président de l’assemblée.

 

La peur du « changement démographique » d’Oscar Temaru

La population, que ce soit sur place ou en ligne grâce à la chaîne YouTube de l’APF, ne s’est pas bousculée pour en apprendre davantage sur les missions de l’ONU et sur la finalité de ses actions au niveau international mais aussi régional, et bien évidemment sur les 10 ans d’efforts pour faire avancer le dossier de la décolonisation de la Polynésie depuis la réinscription de la Polynésie sur la liste onusienne des territoires non autonomes. Les interventions en reo tahiti n’ont pas été traduites. Le leader du Tavini, dans une prise de parole en français et en anglais, a dénoncé « l’invasion » de la Polynésie par les métropolitains  : « Moi je vous dis franchement, je n’ai pas peur du changement climatique. J’aurais plutôt peur d’un changement démographique. »

Oscar Temaru aurait souhaité, a-t-il déclaré, que les pays de la région prennent une résolution qui serait envoyée à Emmanuel Macron pour protester contre cette « invasion ». Malgré ces accusations souvent répétées du Tavini, la proportion de métropolitains résidant en Polynésie n’a fait que diminuer depuis l’arrêt des essais nucléaires. Le précédent recensement en 2017 faisait état de 11% de résidents nés hors de Polynésie française (soit 31 146 personnes, mais ce chiffre inclut également des Polynésiens nés hors du territoire). Le mois prochain, l’ISPF doit publier les résultats du dernier recensement réalisé en 2022 : il sera alors temps de confronter le populisme du Tavini à la réalité des chiffres.

 

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