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Un collectif en marche pour combattre les injustices

Le collectif Nuna’a a ti’a ia tu ma te hau était aux avant-postes ce samedi matin. Les participants étaient conviés à se rendre aux deux différents points de départ, le parking Mama’o et le stade Willy-Bambridge à partir de 7 heures. La marche s’est terminée à la stèle de Pouvana’a a Oopa à Tarahoi. Tous se mobilisent contre toutes les formes d’injustice qui touchent la Polynésie.

Le mot d’ordre : lutter contre les injustices sociales du fenua avec les travailleurs contre le capitalisme, la précarité, la misère, la répression, l’injustice sociale…

Plus d’une vingtaine d’associations de toute la Polynésie s’étaient rassemblées autour du collectif Nuna’a a ti’a ia tu ma te hau. Parmi ses membres, Mata Atea, Haururu Papenoo, l’association 193, le mouvement Extinction Rébellion, la CSTP-FO, Moruroa e Tatou, ou encore quelques confessions religieuses. En tête du cortège, le représentant et porte-parole du collectif Tutea Mollon explique que l’objectif est de rassembler le maximum de mouvements associatifs qui ont pour ambition de lutter contre toute forme d’injustice. « Au lieu de travailler chacun de son coté, nous avons décidé de nous réunir afin d’échanger nos différents problèmes et trouver des solutions » confie le porte-parole.

Le porte-parole du collectif assure que ce mouvement n’est absolument pas politique « l’important est de se rassembler, peu importe les courants politiques « .

 

« La première fois que je vois une telle marche »

Les motifs de cette marche étaient hétérogènes. Certains ont souhaité venir pour soutenir Oscar Temaru dans son combat judiciaire. Le leader indépendantiste et maire de Faa’a, présent dans le cortège, explique que cette marche « est un moyen d’expression comme un autre et qu’il est reconnu par la Constitution (…) aujourd’hui le peuple se lève, c’est la première fois que je vois une telle marche ». Pour Oscar Temaru, si le peuple marche aujourd’hui c’est parce qu’il a « le sentiment d’avoir été trompé ».

 

 

Le besoin d’un changement profond

Si ces dernières semaines l’actualité judiciaire du président du Tavini est mouvementée, le maire de Faa’a explique que sa priorité reste l’avenir du peuple polynésien. Pour lui, il faut « un changement profond à ce pays et ce changement passe par le bulletin de vote ». Par ailleurs, le président du Tavini Huiraatira soulève la problématique de la protection de l’emploi. D’après lui, « Il n’y aura pas de protection d’emploi tant que la Polynésie restera une collectivité d’Etat ».

 

 

Une ribambelle de revendications sociales

Halte à la vie chère, des loyers plus bas, baisse du coût des transports en commun, voilà un aperçu des revendications énoncées par les manifestants ce samedi. Certains ont aussi du mal à boucler les fins de mois : « Il faut faire les courses, payer les factures (…) c’est dur, des fois » confie un retraité.

« C’est grave de se retrouver dans une telle situation où il y a autant de Polynésiens qui se trouvent sous le seuil de pauvreté ou qui éprouvent de nombreuses difficultés financières. C’est inadmissible » enchaîne un autre manifestant .

 

La reconnaissance du fait nucléaire : « Des réponses concrètes »

Parmi les nombreuses doléances du collectif, le sujet des essais nucléaires en Polynésie. « Nous contestons la décision de l’Assemblée nationale de refaire passer l’amendement Tetuanui qui rendra plus difficile le processus d’indemnisation des victimes ».

« L’association 193 et Moruroa e Tatou organiseront le 2 juillet, à l’occasion de la date anniversaire du premier essai nucléaire, le 2 juillet 1966 » précise le porte-parole du collectif.

Rappelons que le Parlement a rétabli la rétroactivité du seuil de 1 millisievert applicable aux dossiers d’indemnisation traités par le Civen. Malgré une première annulation par le Sénat, un amendement du gouvernement en commission mixte paritaire  avait rétabli cette mesure, très contestée par les associations de défense des victimes des essais nucléaires. La reconnaissance du fait nucléaire est la « pierre angulaire » de l’Accord pour le développement de la Polynésie française signé en mars 2017 à l’Elysée.

 

L’accès au lagon : « Des règles inadaptées pour les pêcheurs »

Gilles Parzy, adhérent au collectif et président de l’association Mata Atea dénonce les réglementations qui régissent les pécheurs de la zone Punaauia et Faa’a, cette zone étant confrontée à un accroissement exponentiel des mouillages et du stationnement des navires, en raison de la saturation des marinas de la zone urbaine. « On ne doit pas contraindre les pêcheurs surtout en ces temps de crise (…) ces règles sont en plus inadaptées », déplore Gilles Parzy.

Également présent à la marche, le collectif Tearai qui regroupe les pécheurs et les utilisateurs du lagon dénonce l’arrêté pris récemment par le gouvernement qui selon les manifestants « interdit toutes les activités nautiques » dans le lagon en faveur des bateaux au mouillage. Le collectif rajoute qu’une marche aura lieu le 4 juillet afin que « le lagon revienne aux utilisateurs et non seulement aux bateaux ».

Pour ce premier acte, le collectif Nuna’a a ti’a, organisateur de l’événement, a dénombré 2 000 participants, les forces de l’ordre indiquent, elles, 1 000 manifestants.

Les prochaines mobilisations

Pour remporter cette « guerre » contre les injustices, le collectif devra remporter plusieurs « batailles »

Le 25 juin : manifestation devant le Palais de  justice pour réclamer une justice égalitaire.

Le 29 juin : manifestation sur l’avenue Pouvanaa a Oopa pour que l’histoire du fenua soit enseignée.

Le 2 juillet : commémoration du premier tir nucléaire au monument aux morts, avenue Pouvanaa a Oopa.

Le 4 juillet : manifestation sur le lagon de Faa’a contre le mouillage des bateaux et pour la pratique des activités nautiques et subaquatiques.

Le 6 Juillet : manifestation contre le « SAGE » (schéma d’aménagement général du Pays) en l’état et certains projets d’aménagement, et pour la rétrocession et la préservation des terres.

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