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Atimaro mobilisé contre les problèmes sociaux

Dominique Sorain et Édouard Fritch en visite dans le lotissement Atimaro ©Natan Decarrière

Les habitants du lotissement Atimaro à Pirae ont reçu ce matin la visite du haut-commissaire, du président du Pays et du patron de la DSP, Mario Banner. Ce lotissement est en proie à des problèmes de nuisances sonores, de violence mais surtout de trafic de drogue. Les habitants ont ainsi eu l’opportunité de poser des questions ou d’interpeller les autorités pendant plus d’une heure. Le paradoxe réside dans les difficultés pour les habitants de dénoncer des connaissances, famille ou amis, impliquées dans la drogue, quand les autorités appellent à la dénonciation pure et simple pour faciliter le travail de la police. Un travail est par ailleurs effectué pour aplanir les relations entre les résidents et la police.

Une quarantaine de résidents du lotissement Atimaro à Pirae ont répondu présent ce mardi matin dans le cadre d’un échange avec les autorités de l’État et du Pays. Après un état des lieux et une visite guidée, le haut-commissaire Dominique Sorain et le président du Pays Édouard Fritch ont écouté la population qui s’exprimait en majorité en reo Tahiti, obligeant le président du Pays à traduire en temps réel ce qui était rapporté à Dominique Sorain.

Réconcilier la population et la police

Ce lotissement a été ciblé par les autorités notamment suite à des bagarres en juillet dernier entre des jeunes du quartier et d’autres jeunes d’un quartier proche de l’hippodrome. La police souhaite ainsi mettre en place des groupes de partenariat opérationnel pour trouver des solutions à ces problèmes de violences et de drogue. Une présence et une vigilance policières ont déjà été mises en place avec des résultats encourageants. Les contrôles routiers et d’identité ont également été renforcés. Il a surtout été nécessaire de gagner la confiance de la population, sans laquelle la police ne peut agir efficacement. La défiance a été réduite grâce des interventions auprès des jeunes pour changer l’image de la police.

Dénoncer les trafics d’ice, un pas difficile à franchir

Parmi les problèmes constatés, l’ice est le sujet le plus sensible et le plus évoqué, aussi bien du côté des habitants que des autorités. Dominique Sorain a indiqué qu’un tiers des prisonniers de Papeari l’étaient pour ce motif et qu’il ne se passait pas une semaine sans une interpellation liée à l’ice. Il assure que c’est une priorité et invite, comme Édouard Fritch dont les échanges avec la population ont été animés, à dénoncer et appeler les autorités à la moindre trace de trafic. Une démarche pas toujours facile à entreprendre quand cela touche à sa propre famille, comme le confesse cette jeune fille de 20 ans, résidente du lotissement Atimaro.

La principale préoccupation des parents est la sécurité des enfants qui assistent quotidiennement aux trafics et à des scènes de violence. Ben, un autre résident d’Atimaro explique que beaucoup ont peur des représailles même si l’action récente de la police a des effets positifs.

Cette matinée  jugée « enrichissante » par le terme du haut-commissaire a permis de rapprocher la population du lotissement d’Atimaro et les autorités. Dominique Sorain est conscient que renforcer la présence policière ne résoudra pas tous les problèmes, et souhaite effectuer un travail en profondeur avec l’ensemble des acteurs sur place.

Les résidents d’Atimaro ont interpellé les autorités de l’État et du Pays sur leurs problèmes du quotidien ©Natan Decarrière

Photo de famille entre les résidents d’Atimaro et les autorités ©Natan Decarrière

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