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Hura Tapairu : HŌ MAI et HANA au firmament

La 15e édition du Hura Tapairu, le concours qui met en avant les jeunes formations et encourage leur créativité, très prisé du public, a trouvé son épilogue hier soir. Pas moins de 3 150 000 Fcfp de prix décernés par le ministère de la Culture étaient en jeu pour les 38 formations en compétition cette année. Une occasion de célébrer la vitalité de la danse polynésienne mais aussi, pour certains, de rappeler les difficultés récurrentes des groupes de danse.

C’est au terme de plus de 6 heures d’intenses représentations que le verdict est enfin tombé. Les grands gagnants de la finale du concours Tapairu et Mehura sont donc :

Prix en catégorie Tapairu :

–       1er : HŌ MAI de Francky Tehiva (500 000 Fcfp + un billet d’avion aller-retour Papeete-Los Angeles offert par Air Tahiti Nui + une nuit en suite offerte par le Tahiti Pearl Beach Resort, 1 guitare offerte par Magic City)

–       2e : HEI TAHITI TAPAIRU de Tiare Trompette-Dezerville (prix de 375 000 Fcfp)

–       3e : École de danse HANIHEI de Mateata Legayic (250 000 Fcfp)

Sur le thème de l’amour du langage, la troupe Hana est la grande gagnante de la catégorie Mehura et conquiert ainsi le coeur du public. Les artistes ont dansé sur un morceau original de Annie Crummer, ré-adapté en reo Maohi et arrangé par l’orchestre Hana, dirigé par Taloo Saint-Val. Le synchronisme chorégraphique,  les sourires enjôleurs et l’amour de la langue tahitienne ont emporté l’adhésion du jury.

L’association Ho Mai, dirigée par Franky Tehiva, nous a transmis pour sa première participation une vision du grand mystère de la vie après la mort. Lorsque l’âme quitte son corps physique, elle s’envole vers le Pō, le monde de l’invisible. Les mots écrits par Maheata Teavai sont proclamés avec justesse et émotion par les protagonistes. L’interprétation exceptionnelle de la chorégraphie s’est jouée sur une note spirituelle, émotionnelle et poétique. Le public, transporté, a réservé ses applaudissements nourris à sa performance scénique. Maheata Teavai, la vice-présidente de Ho Mai, a savouré cette victoire qu’elle n’osait pas espérer jusqu’à la remise des prix. Le bureau de l’association doit se prononcer sur le prochain spectacle, ou une participation au prochain Heiva i Tahiti, « mais il faut d’abord récolter des fonds » dit Maheata Teavai.

 

Prix en catégorie Mehura :

–       1er : HANA de Enda Tanseau (250 000 Fcfp + un billet aller-retour pour les îles offert par Air Tahiti)

–       2e : PUPU ‘ORI TAMARI’I VAIRAO de Alex Faua (200 000 Fcfp, un brunch pour deux personnes offert par le Tahiti Pearl Beach Resort)

–       3e : HEI TAHITI RUAHATU TINI RAU de Tiare Trompette-Dezerville (prix de 150 000 Fcfp)

–       4e : HEI TAHITI TAPAIRU de Tiare Trompette-Dezerville (prix de 100 000 Fcfp)

Belle moisson aussi pour Tiare Trompette-Dezerville, dont les formations ont remporté trois prix. « Chargés à bloc », c’est ainsi qu’elle décrit ses groupes, qui ont beaucoup travaillé jusqu’à la dernière minute en apportant des changements, ce que permet le règlement du Hura Tapairu : « On a amélioré les costumes, on a complété le programme avec des détails au niveau de la chorégraphie, et une amélioration au niveau des chants. » Les créations de Tiare Trompette vont maintenant rythmer les soirées d’un hôtel de la place et auront aussi, elle l’espère, une carrière à l’international. Pour ce qui concerne une éventuelle participation au Heiva i Tahiti, et son futur thème, elle reste réservée, « même s’il y a toujours une petite idée dans la tête. Il faut aussi se reposer, prendre du recul, et restructurer le groupe pour les grands événements comme le Heiva. » Car Tiare Trompette souligne le besoin des groupes de danse d’être soutenus et encadrés par les autorités du Pays, et souhaite une concertation avec le ministre de la Culture.

 

Les duos originaux récompensés

Les prix des catégories facultatives en duo, ‘āpipiti, ont également été attribués samedi soir, récompensant des chorégraphies inédites. Une satisfaction pour tous, car on se souvient que l’an dernier ces prix n’avaient pas été attribués, par manque de groupes participants en ōte’a et par décision du jury en ‘aparima.

  • Meilleur ‘aparima ‘āpipiti : Taiana Mahinui et Nanihi Sacault de Urahutia, pour la complicité de la danse (50 000 Fcfp, 2 billets d’avion aller-retour pour les îles offerts par Air Tahiti)
  • Meilleur ōte’a ‘āpipiti : Hö mai avec Francky Tehiva et Tamatea Ondicolberry pour la force de leur danse (50 000 Fcfp, 2 billets d’avion aller-retour pour les îles offerts par Air Tahiti)

Enfin, les prix spéciaux remportent chacun un prix de 50 000 Fcfp et sont attribués à :

  • Piihau (Lycée Samuel Raapoto) de Tamahere Tetiarahi « pour la constante évolution de ses prestations ».
  • Goenda Reea-Turiano du groupe Ha’avai « pour la magie et la poésie de ses mots ».

Le prix de 50 000 Fcfp offert par la Banque de Polynésie récompense la beauté des costumes et notamment du végétal du groupe Hei Toa Nui 2 de Heirani Salmon.

Texte: Victoire Brotherson

 

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