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Les producteurs de monoi veulent leur taxe parafiscale

Monoi-Maunier-Langy-Touboul

©LR-Radio1

Les producteurs de monoi de Tahiti ont présenté ce mercredi une lettre ouverte adressée au gouvernement pour faire part de leur « colère » et « désaccord ». Ils ne comprennent pas la suppression de la taxe parafiscale sur le monoi à l’export, votée lors de l’adoption de la réforme fiscale fin décembre.

Des entrepreneurs en colère après la suppression d’une taxe, c’est nouveau ! Les producteurs de monoi de Tahiti, réunis en association du même nom, réclament leur taxe parafiscale à l’export. Pourtant selon le projet de loi fiscale du Pays, le gouvernement partait d’un bon sentiment : « Il est proposé la suppression de la fiscalité à l’exportation sur le monoi afin de renforcer la compétitivité des exportations polynésiennes en la matière. » Pour les professionnels, « c’est une tentative de déstabilisation de la filière monoi ». Olivier Touboul, gérant du Laboratoire de cosmétologie du Pacifique sud, Daniel Langy, le gérant de la parfumerie Tiki et Manu Maunier, directeur général de la société Heiva, ont exprimé leur mécontentement concernant des « décisions inappropriées et nuisibles pour la filière monoi » et « des représentants qui votent des textes en urgence, sans accord de la filière et aucune concertation ». Contrairement à ce qui est écrit dans le texte, « après concertation avec les professionnels du secteur… », ils assurent ne pas avoir été consultés. « Cette modification devait avoir lieu entre 2023 et 2024, mais finalement elle s’applique dès cette année. Le vote des représentants est basé sur des fausses informations : il n’y a pas eu de concertation, ni d’étude d’impact. »

Cette taxe parafiscale à l’export, payée par les acheteurs de monoi et d’huile raffinée, a été instaurée à la demande des professionnels, en concertation avec le Pays, en 1992, quand le monoi a obtenu son appellation d’origine. Les 40 millions de francs qu’elle rapportait annuellement en moyenne servaient à financer des actions, notamment de promotion, à subventionner la recherche et le développement, à défendre l’appellation d’origine car faire la chasse aux contrefaçons coûte cher… Prélevée par la douane et reversée au Trésor public, le gouvernement reversait ces fonds au groupement interprofessionnel du monoi de Tahiti. Mais celui-ci a été dissous car ses statuts ne correspondaient à aucune entité juridique définie. Les montants de la taxe parafiscale continuaient à être perçus par le gouvernement qui subventionnait ensuite le secteur. Sa suppression « déstabilise la filière » après deux années de crise sanitaire difficile.

L’association Monoi de Tahiti a donc réuni ses membres en urgence et les cinq producteurs (Heiva, Laboratoire de cosmétologie du Pacifique sud, Parfumerie Sachet, Parfumerie Tiki et Tahiti Oil Factory) ont décidé de mettre en place une contribution volontaire, exactement à la même hauteur que l’ancienne taxe pour financer leurs actions, c’est-à-dire à 150 francs le kilo. « Elle permettra de poursuivre la stratégie de développement et valorisation de la filière et sera neutre sur les prix actuels. »

Les producteurs dénoncent des problématiques d’exportation importantes : « Pour être reconnu à l’export le produit doit répondre aux critères de qualité à l’international et doit être conforme à la législation de chacun des pays où il est exporté. L’exportation est un travail de longue haleine, les décisions prises doivent donc être mesurées et réfléchies. » Une rencontre est prévue ce jeudi avec des membres du ministère de l’Économie. Les professionnels souhaitent que le Pays « prenne ses responsabilités et continue à subventionner la protection de l’appellation d’origine » et attendent « une collaboration plus étroite » avec les autorités.

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